A la poursuite de sa petite amie kidnappée, un photographe de guerre se retrouve malgré au lui au centre d'un conflit entre diverses factions. L'enjeu : des lingots d'or volés durant la 2nde guerre mondiale. Parmi les belligérants, un escadron de tueuses aux techniques ninja non-conventionnelles (on retiendra entre autres la bombinette chewing-gum, le lancer de vinyles affutés ou la prise de l'octo-pussy dont je vous laisse percevoir le caractère scabreux). Le film s'inscrit dans la mouvance Nikkatsu Action et il offre de fait de nombreuses altercations physiques entre notre héros, les dites tueuses, des mafieux patibulaires ou d'anciens militaires américains. Mais on est encore bien loin des exploits tarés des actioners hong-kongais des 80's, le pauvre Akira Kobayashi peinant à convaincre de ses capacités à casser des mâchoires, dans un style martial plus plus proche des films d'espionnage.
L'intérêt des Tueuses en collant noir ne doit de toute manière pas être cherché dans ce registre, mais plutôt dans son esthétique pop et acidulé si chère à la série B nippone des années 60. La photographie exploite parfaitement le jeu de renvoi des couleurs primaires, que ce soit lors des scènes de conduite automobile (le fond est volontairement artificiel mais est joliment éclairé de manière monochrome), par l'écoulement d'une peinture bleue lors de la mort d'un personnage ou lors de l'apothéose colorée qu'est la séquence de cauchemar du héros. Par ailleurs, le film conserve un ton désinvolte et sait ne pas trop se prendre au sérieux (les techniques ninja délirantes ou l'éloge funèbre inlassablement répété à l'identique), confirmant ainsi son statut de divertissement léger.