Satan l'habite

Le démarrage du film est instantanément prenant, malheureusement ça ne dure pas. Passé le premier quart d'heure le film commence à avoir quelques passages étirés bien plus qu'il ne le faudrait. Certes ce que l'on voit à l'écran sert inévitablement l’histoire, mais les scènes sont trop longues. Ce problème est récurrent dans pas mal de productions de la Hammer. On allonge les scènes afin d'obtenir une durée plus conséquente que ce que ne propose le scénario. Enfin derrière celui-ci on retrouve la personne de Richard Matheson. Homme à qui l'on doit, les scénarios de films tels que Le corbeau, La chute de la maison Usher, La chambres de tortures, L'Homme qui rétrécit et Duel. En voyant ce sur quoi le scénariste a travaillé il n'est pas certain que le souci provienne de son écriture. Mais comme il faut viser 1h30 et que certains passages du film manquent clairement de matière pour atteindre cet objectif. Terence Fisher les fait donc inutilement trainer. La chose est réellement dommage d'autant qu'elle saute aux yeux. Ce petit truc Fisher pense le faire avaler sans problème aux spectateurs. Seulement il y a déjà beaucoup eu recours dans ses autres productions et tout au long de sa carrière. Sans ces petites longueurs Les vierges de Satan serait nettement plus efficace. Alors le film n'aurait pas atteint la durée espérée( et peut-être fixée par la Hammer?), mais il y aurait grandement gagné en rythme ainsi qu’en intérêt. On notera aussi les passages en voiture tournés en studio sur lesquels en fond sont projetées des images de paysages. Il est amusant d'entendre les félicitations de Christopher Lee sur un vin délicieux qu'il déguste. Alors que sa couleur très claire ne laisse aucun doute sur le fait que lui est son comparse boivent un bon sirop de grenadine. Même pas un sirop le cassis, dont la couleur plus foncée pourrait plus s'en approcher et éventuellement créer le doute. Non, c'est de la grenadine! L'accessoiriste n'a pas correctement exécuté son boulot avec ce vin. Il n'est pas le seul responsable car Fisher a également laissé passer cette petite chose qui est tout de même énorme à l'écran. Non c'est un rouge très vif qui ne fait pas un instant illusion. Le film reste plaisant à suivre, mais en étant plus condensé il aurait été bien plus percutant.