Afin de définir le terme « guerre » au cinéma, il convient de se référer à l’œuvre de Clint Eastwood. Son diptyque, « Mémoires de nos pères » et « Lettres d'Iwo Jima », démontre de manière magistrale que l'unique ennemi commun est la guerre elle-même, cette tragédie inutile et abjecte. Bien que les films adoptent des points de vue différents, l'un américain et l'autre, fait exceptionnel pour un cinéaste américain, japonais, la conclusion demeure la De même. Afin de dénoncer cette folie guerrière, Eastwood met en scène non seulement une violence extrême, mais aussi des personnages corrompus et des soldats humanistes au sein des deux camps. Toutefois, nous laisserons de côté *Mémoires de nos pères*, car notre analyse se concentre sur la bataille d'Iwo Jima du point de vue japonais. Chaque plan du film constitue une réussite artistique, avec une remarquable décoloration photographique rappelant les clichés d'époque, et une musique mélancolique et subtile, composée par Kyle Eastwood, Michael Stevens. Ken Watanabe dirige une distribution exceptionnelle, chaque acteur conférant une forte personnalité à son personnage, qu'il soit fanatique, pacifiste, attachant ou répugnant. Le film, tout en soulignant la dimension humaine du conflit et de ses acteurs, restitue avec force des séquences de combats et de bombardements impressionnantes et saisissantes (Oscar du meilleur montage sonore). "Lettres d'Iwo Jima", œuvre majeure de Clint Eastwood et chef-d'œuvre cinématographique, constitue un réquisitoire poignant et d'une beauté et d'une mélancolie inégalées contre les affres de la guerre.