Les meubles Ikea ne sont pas solides

Carey et Ashley sont en route pour passer quelques jours chez leurs amis Julie et Paul.

Ils chantent et roucoulent comme deux amoureux mariés depuis un peu plus d'un an. Un évènement brutal et inattendu précipite la déclaration qu'Ashley consigne dans un cahier depuis des semaines. Elle annonce à Carey qu'elle le trompe et souhaite divorcer. Bouleversé, Carey saute de la voiture et part en courant se réfugier chez ses amis.

Le bonheur de Julie et Paul lui sautent douloureusement aux yeux. Ils sont amoureux, ont un enfant, une situation, une superbe maison. Ils révèlent le secret de leur longévité à Carey : ils forment un couple libre. Chacun est libre de faire ce qu'il veut à condition de rentrer à la maison et de ne rien raconter à l'autre. Fort de cette révélation, Carey et Julie couchent ensemble en l'absence de Paul. A son retour, il semble que la vérité ne soit finalement pas du goût de Paul et que le concept de couple libre n'était que théorique. Paul se jette sur Carey... S'ensuit la scène la plus hilarante depuis The party de Blake Edwards (1968) dont j'aurais eu envie qu'elle ne s'arrête jamais où l'on voit deux hommes, deux amis dans un état de rage indescriptible détruire tout l'intérieur d'une maison Ikea en se cognant dessus avec tout ce qui leur tombe sur la main (mais pas les couteaux)... Rien que pour cette scène, le film est à voir !

Tout le reste n'est pas à l'avenant de la scène d'ouverture désopilante malgré le désarroi de Carey et de celle de la lutte entre Paul et Carey (les deux acteurs/co-scénaristes auraient réalisé les cascades eux-mêmes) absolument délirante, hilarante mais je ne me souviens pas avoir autant ri devant un film. Pour une fois l'affiche ne ment pas, ce film est bien la meilleure comédie de l'année.

Avez-vous vu The climb l'autre film (le premier ?) de cet acteur réalisateur tordant ? Il y était déjà question d'amitié (avec son alter ego encore présent ici, Kyle Marvin) et d'ami qui couche avec la femme de l'autre. C'était déjà très drôle, très original et très tendre aussi. Une nouvelle fois je ne peux que vous encourager à voir ce film réjouissant. Ici il est question d'interroger et de répondre aux questions que posent toutes les options induites par les relations amoureuses entre un homme et une femme, le tout dans un chaos organisé absolument jubilatoire. Entre punch-lines et bourre-pifs, les protagonistes essaient de nous enfumer en prétendant avoir la réponse à leur émois alors qu'ils sont en fait d'un conformisme redoutable. Mais peu importe, ici, prétendre est la norme que l'on tente de dissimuler sous une désinvolture sexuelle décomplexée et c'est très drôle. L'un des aspects les plus amusants étant selon moi que tous les amants qu'enchaînent Julie finissent par s'installer chez elle sans qu'elle parvienne à les déloger et font profiter le couple de leurs talents particuliers (pas uniquement sexuels). A ce titre, le jeune Jackson (Charlie Gillespie) est le plus tordant.

J'espère vous donner envie d'aller vous payer une bonne tranche de bon temps avec ce film rythmé, sans temps mort où l'on casse les décors, coule des jet-skis en enchaînant les bons mots et les blagues pas drôles :

- "Tu connais la blague Ikea ?

- Non.

- Ben il faudrait une notice."

Mais surtout il y a une scène de bagarre d'anthologie qu'il serait dommage de louper.

N.B. : le casting est IMPECCABLE.