Dans Little Big Fred, Clément Repellin dresse le portrait pudique et bouleversant de Frédéric Weiss, ancien basketteur resté longtemps dans l’ombre médiatique. Ce documentaire dépasse le cadre purement sportif pour livrer un récit profondément humain, centré sur la vulnérabilité, la paternité, et la reconstruction.
Loin de tout sensationnalisme, le film capte avec justesse le contraste entre l’image publique du géant de 2m17 et sa vie intérieure, marquée par la douleur, l’échec et la quête d’amour. Le cœur du film, c’est cette relation entre un père et son fils autiste, racontée à travers les silences, les regards, les gestes pudiques. Une scène en particulier, celle d’un baiser furtif, condense toute l’émotion du documentaire sans jamais sombrer dans le pathos.
Narrativement maîtrisé, sobrement monté, Little Big Fred évite les pièges de la rédemption facile. Il ne cherche pas à absoudre, à moraliser ou à flatter. Il montre. Et c’est dans cette sincérité brute que réside sa puissance. Les témoignages des proches apportent un contrepoint juste, jamais appuyé.
Ce qui reste, au fond, c’est un homme cabossé, debout malgré tout, avançant sans héroïsme mais avec dignité. Pour les amateurs de basket comme pour ceux qui aiment les histoires vraies, fragiles, et humaines, Little Big Fred est une œuvre précieuse, qui touche au cœur sans jamais tricher.