L’érosion du temps altère ce film un peu comme il le fait avec les films de Besson. S'il est daté, en ce sens que l'image, le jeu des acteurs et la réalisation d'Arthur Penn sont un peu d'un autre temps, ce film est essentiel par son sujet.
Il déconstruit la mystique de la construction du Far West et est un des premiers à inverser les rôles entre les conquérants de l'Ouest et les native americans. Critique de la guerre de Vietnam en filigrane, ce film oscille entre la franche comédie et la dramaturgie la plus pure au travers des scènes de massacres des camps indiens. Il fait tomber de son piédestal Custer, jusqu'alors considéré comme un héros tombé sur le champs de bataille de Little Bighorn. On notera le parallèle entre le surnom du personnage principal et la bataille dont il est un héros indirect mais néanmoins essentiel. Les personnages caricaturaux et primitifs ne sont plus portés par les amérindiens mais par les blancs.
Jack Crabb (joué par Dustin Hoffman) oscille sans cesse entre les deux civilisations ou modes de vie sans jamais véritablement trouver sa place en partie à cause d’évènements qui le dépassent. Le seul ancrage permanent est son grand-père adoptif, chef de la tribu et philosophe extraordinaire (formidablement incarné par Chief Dan George) qui l'aime comme son fils.
Sorte d’ébauche à Forrest Gump (le petit homme un peu naif qui traverse l'Histoire, raconte son histoire au travers de flashbacks et qui côtoie des personnages célèbres), Danse avec les loups ou Le dernier Samouraï (le blanc qui découvre, aime et partage la vie des amérindiens / japonais) et finalement Avatar (si, si. Allez voir ma critique d'Avatar à ce sujet).
Un film important et novateur par les thèmes abordés (par exemple l’homosexualité avec un personnage Wintke) et sa narration.