LOL vs. Les Beaux Gosses - 1/2 - COL (Crying Out Loud)
Critique en deux volets aujourd'hui, c'est jour de fête ! Sur le ring, deux films d'ados français sortis à quelques mois d'intervalle. À ma droite décomplexée, LOL, suite officieuse et bling bling de La Boum. À ma gauche populaire, Les Beaux Gosses, titre à l'ironie thermonucléaire.
Les Beaux Gosses, justement, vous les trouverez dans LOL - c'est à croire que le casting a été fait par erreur pour Calvin Klein au lieu d'un film (le talent desdits acteurs n'est pas pour contredire cette théorie). Mais bon, le physique, passe encore, qui peut se plaindre d'un film où tous les personnages de moins de 20 ans sont canons ? Hein ? Le prolongement de ce phénomène, c'est que celui-ci s'acharne à faire de tous ces jeunes des petits anges transis par un monde décidément trop cruel pour eux. Et il faut voir l'idée que se fait Lisa Azuelos de la perfection adolescente.
Sa caméra s'emploie, de façon répugnante, à constamment excuser, valider, glorifier chaque caprice ou connerie de tous ses jeunes - la faute étant bien sûre du côté de ces cons de profs et de ces parents tyranniques et aigris. Sauf Sophie Marceau, parce que Sophie Marceau, elle est stressée, mais au fond elle est cool Sophie Marceau. En somme, toi, jeune, n'es assez parfait pour Mme Azuleos que si :
- tu habites dans Paris XVIème,
- tu possèdes un Mac et deux smartphones (au moins),
- tu est trop cool pour trouver quoi que ce soit de bien à l'école ; parce que, comme le souligne pertinemment l'héroïne, "À quoi ça me sert de connaître la capitale du Gabon ?" (parce que oui, en Géo au lycée on n'apprend que les capitales du monde - heureusement qu'il n'y en a plus en Terminale S, déjà !),
- tu n'obéis pas à tes tortionnaires de parents.
- tu trouves que la drogue, c'est cool.
Je ne parle pas du virtuose des relations amoureuses entre les protagonistes, qui aspirent au grandiose des tragédies grecques en flirtant malheureusement plus avec Plus Belle la Vie. Que d'émotions pour la petite Lola, trompée par le méchant mais tellement canon Arthur.
Vous en voulez encore ? Un flic des stups trop cool pour ne pas fumer de l'herbe (repose en paix Jocelyn, tu étais super dans 99F.) ? Check. Un festival de stéréotypes nauséabonds et premier degré sur les Anglais ? Check. Un parent qui se rend compte du traumatisme profond qu'il a causé à son artiste de fils en lui confisquant son Mac, et qui décide de se repentir ? Check.
LOL est non-film, un porno de coolitude réalisé selon d'ignobles standards Sarkozystes. Pire, dans un registre pas si éloigné, Twilight est bien plus divertissant.
En théorie, faire le contraire du pire ne garantit absolument pas la qualité. Mais, dans le prochain épisode, nous verrons comment, en prenant le contrepied exact de LOL (mais pas que), Les Beaux Gosses arrive justement à quelque chose de très bon.