Lola, une femme allemande, contrairement à ce que son titre laisse présager, ne se concentre pas tant sur une femme mais sur les hommes dont elle représente le centre de l'attention.
C'est la première fois que je découvre un film de Fassbinder et je suis très étonné par le travail sur les lumières et les couleurs.
Alors qu'il s'agit souvent de décors qui ne payent pas de mine, tout ça est minutieusement éclairé, ce qui fait qu'on a une partie du décor qui sera rose, un autre personnage va baigner dans la lumière bleue, même la plus banale des pièce est au moins éclairée en jaune ou en vert. Ce ne sont pas des couleurs de néon comme on en voit assez souvent dans les films qui se veulent artsy ces dernières années, ce sont des couleurs plus naturelles, moins flashy, et ça correspond toujours à ce que ressentent les personnages.
Les cadres sont aussi toujours parfaitement composés, c'est toujours très plaisant de constater qu'un cinéaste comprend que le cinéma est un art de l'image avant tout. Un truc tout bête encore une fois mais dans un bureau avec tout un tas de feuilles dispersées sur le sol, allié à la lumière, Fassbinder a réussi à en faire quelque chose de plutôt esthétique.
Si le cinéaste est donc astucieux, je me suis quand même confronté à un obstacle avec ce film : j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Pas dans le sens où j'aurais voulu ressentir ce qu'ils ressentent ou autre, mais plus dans le fait que je n'accrochais pas assez au film pour avoir envie de voir ce qui leur arrivait, ce qu'ils pouvaient penser, ce qu'ils vivaient.