Un jeune couple de citadins australiens décide de profiter d'un weekend prolongé pour faire du camping sauvage dans un coin perdu au bord de la mer.
Long weekend est une sorte de survival écologique aux accents paranoïaques dans lequel est remise en avant la question de la relation tendu entre l’homme et la nature, ici mise en scène au sein d’un film de terreur.
Le film met en avant un couple totalement antipathique, méprisable, d’une rare bêtise, tout en se faisant le symbole d’une sorte de connerie humaine ordinaire. Avec un irrespect sans borne on les voit s’approprier le territoire par la force, imposer leur présence sans communication avec ce qui les entoure. Lui coupe un arbre, tire sur tout ce qui bouge, elle vaporise les fourmis, éclate un œuf d’aigle,… Tout cela crée un malaise de plus en plus grandissant, qui s’accompagne au fur et à mesure d’une menace latente plus ou moins visible.
L’apothéose étant un dialogue surréaliste après que l’homme ait tué un lamantin qui échoue alors sur la plage. Elle ne sait pas ce que c’est, il lui explique que c’est un lamantin, que cet animal est massacré afin de récupérer l’huile pour la médecine. Quelle horreur ! dit-elle. Oui, répond l’autre, ….c’est vrai que c’est moche une fois hors de l’eau.
Avec ce dialogue au summum de l’abjection, le film témoigne pourtant de l’humour qui le parcours et qui va participer à l’aspect jouissif de la seconde partie, à savoir la revanche de la nature qui reprend ses droits et la destruction de ces deux débiles.
On retrouve dans long weekend une façon de filmer, de traiter l’image, mais aussi de créer un climat que l’on voit souvent dans le cinéma australien (Walkabout, Hanging Rock, Wake in Fright,…). Avec très peu d’effets, beaucoup de plages silencieuses, le film instaure une atmosphère vaporeuse inquiétante. Avec des sons, des inserts sur la faune, la flore, une façon de refermer le décor. D’ailleurs la menace n’est jamais clairement affichée, elle est sourde, et le fantastique pourrait n’exister que dans l’imagination du couple et du spectateur. Ce qui crée un sentiment lourd de paranoïa, alors que vu sous un autre angle, tout ce que l’on voit est tout à fait commun et naturel.
C’est une belle réussite.

Teklow13
7
Écrit par

Créée

le 17 nov. 2015

Critique lue 661 fois

6 j'aime

4 commentaires

Teklow13

Écrit par

Critique lue 661 fois

6
4

D'autres avis sur Long Weekend

Long Weekend
Morrinson
7

Réveil dans la terreur

Il n'y a que dans le cinéma australien des années 70 que l'on peut espérer découvrir ce genre de pépite. Que ce soit avec Ted Kotcheff (Réveil dans la terreur, 1971), Nicolas Roeg (La Randonnée,...

le 23 sept. 2019

17 j'aime

6

Long Weekend
Boubakar
7

Nature sauvage.

Un couple en proie à des difficultés décide de se changer les idées en allant passer un week-end dans la cambrousse afin de faire du camping. Mais faire ça en Australie a l'air de comporter des...

le 20 nov. 2020

6 j'aime

Long Weekend
Teklow13
7

Critique de Long Weekend par Teklow13

Un jeune couple de citadins australiens décide de profiter d'un weekend prolongé pour faire du camping sauvage dans un coin perdu au bord de la mer. Long weekend est une sorte de survival...

le 17 nov. 2015

6 j'aime

4

Du même critique

Amour
Teklow13
8

Critique de Amour par Teklow13

Il y a l'amour qui nait, celui qui perdure, celui qui disparait, et puis il y a celui qui s'éteint, ou en tout cas qui s'évapore physiquement. Si certains cinéastes, Borzage, Hathaway, ont choisi de...

le 22 mai 2012

88 j'aime

11

Mud - Sur les rives du Mississippi
Teklow13
5

Critique de Mud - Sur les rives du Mississippi par Teklow13

J'aime le début du film, qui débute comme un conte initiatique. Nichols parvient à retranscrire d'une jolie façon le besoin d'aventure, de mystère, de secret que l'on peut ressentir durant l'enfance...

le 31 mai 2012

56 j'aime

4

Les Amants passagers
Teklow13
2

Critique de Les Amants passagers par Teklow13

Le film possède une dimension métaphorique et repose sur une image politique plutôt intéressante même si déjà rabattue, à savoir assimiler un avion à la société actuelle, en premier lieu la société...

le 26 mars 2013

55 j'aime

4