Ce film est un voyage. Comme Scarlett Johansson et Bill Murray nous sommes Lost in Translation. On se retrouve dans un pays avec des coutumes différentes de l'occident, une langue différente, on ne sait pas trop ce qu'on fait là mais on se laisse porter par les lumières, les sons et le silence contemplatif des personnages lorsqu'ils découvrent le pays. Contemplatif, parce que Lost in Translation l'est à un niveau personnel. Si personnel qu'on a presque l'impression d'être voyeur. Nous accompagnons Charlotte, qui accompagne son mari, dans sa chambre, perdue, à admirer la ville par la fenêtre, à chercher sens à sa vie. Nous suivons aussi Bob Harris, acteur, qui se retrouve pour un contrat publicitaire qu'il n'a pas demandé dans le même hôtel que Charlotte, où il est baladé par l'équipe marketing de la boite pour qui il fait la réclame. Dans ce chaos qu'aucun des deux n'a réellement voulu, ils finiront par se retrouver.
Toutes les scènes sont merveilleusement filmées, la colorimétrie est parfaite et la bande son colle subtilement bien à ce travail d'invitation à la contemplation, à l'exploration de la ville, de la vie, avec les personnages.
Si vous n'avez pas peur du dépaysement total, du lâcher prise, je vous invite vivement à visionner ce film, seul, dans le noir. Et vous en ressortirez comme lorsque l'on revient d'un voyage.