Ryan Gosling arrive en 2014 sur Cannes, avec la notoriété qu'on lui connaît : Cris, larmes, joies, hurlements, enfin bref. Il est LA superstar de cannes 2014, celui que l'on veut croiser, avec qui on veut prendre une photo. LUI, le conducteur crépusculaire, alimentant les artères de Los Angeles, LUI, le jeune mécanicien taciturne, frappant par ces excès de colère incontrôlable. Car oui il faut le dire, Ryan Gosling est un objet de curiosité à la fois critique pour son indéniable sens du style, à contre courant des films actuels. Mais également PUBLIC, par son aura indétrônable qui semble à chacune de ces apparitions faire naître une sorte de tsunami déferlant tout sur son passage. Intouchable donc, l'enfant du Mickey Mouse club, et les questions qui fuse sur ce qu'une telle personnalité peut bien avoir à offrir en terme de réalisation. Quels sont ces intentions ? Quel thème souhaite t'il aborder ? Quel angle prendre lorsqu'on s'appelle Ryan Gosling ? Le risque étant de s'attirer les foudres du monde entier, et c'est pourtant ce qu'il a fait...



SUIVRE LA FOUDRE :



L'attente et la dimension indicible de l'acteur, réalisateur à eut raison de lui sur la crossette l'année dernière. Totalement décriée par la majorité de la presse, ( surtout américaine ) le film ne serait qu'une simple succession d'idées empreintes à d'autres, qu'il aurait lui même mis dans une tombe : son film. Avec lui Ryan Gosling est touché, et rentre chez lui quelque peu bafoué par toutes les médisances soupiré a son encontre. Pire encore, quelques mois après Cannes, alors qu'en France le film à déjà trouvé un distributeur audacieux, The joker films (merci a eux), le film est abandonné par la Warner suite au retour plus que mitigé des critiques. Craignant probablement un four en salle sur le continent américain. Lost river ne bénéficiera d'aucune distribution en salle. Ryan le sait, son film ne lui sera jamais rentable et sa carrière de réalisateur mise constamment à rude épreuve par la critique américaine. Peut importe. Le film sortira là ou il peut... sauf au USA.
Le mal passe et l'ovni arrive en Europe, Remonté de quelques minutes. le verdict tombe : Le premier film de Ryan Gosling est apparemment … plutôt audacieux et réussi. Un soulagement pour le réalisateur, lui qui s'est énormément impliqué dans son œuvre. Mais alors? Lost river aurai-il était boudé par les américains pour de mauvaises raison ?



Une volonté affirmé d'auteur



A ma découverte du film l'enjeu était donc relativement intéressant pour me susciter le désir de découvrir ce fameux « objet hybride » de cannes 2014. Le plus frappant ici avec Ryan Gosling, c'est sa volonté quasi-suicidaire à vouloir toujours nous faire du rebrousse poil. Nous tirailler entre, admiration de son audace, et rejet total d'un style abject qu'il nous impose. Mais le distinguo entre les deux idées s'équilibre toujours pour n'en laisser paraître qu'une seule : celle d'un auteur qui s'affirme.
Toute l'idée du film et de sa localisation part d'un "traumatisme" d'enfance pour l'acteur. En effet étant enfant canadien, Ryan s'est toujours figuré l’Amérique, et plus particulièrement Détroit comme un endroit ou tout est possible. La symbolique somme toute universelle vis a vis de l’Amérique en général. Mais c'est en découvrant les restes de ce qui était autrefois la métropole avec le plus haut revenu par habitant que Ryan a cet vision transfiguré de ce qui va être bien des années plus tard Lost river.
Puisque OUI le film malgré ces nombreuses références, ( j'y revient ) transpire la personnalité de son réalisateur. Il va tout du long nous dépeint l'ombre, les ossatures de maison totalement broyés par ce qu'est devenu cette ville, vestige d'une crise automobile sans précédant ( c'est d’ailleurs assez amusant de remarquer que le héros cherche a tout pris réparer sa voiture, pour tenter de partir de cet endroit. Étrange ironie du sort que d’essayer de s'en sortir par là ou tout a échouer. ) touchant encore près de 700 000 habitant de détroit.
Du social donc mais pas uniquement...



UN CONTE POUR ENFANT. A la lisière du poème visuel.



Lost River reprend avant tout les codes du conte enfantin et les ruines autant que cette ville là fait pour ces habitant. L'histoire de cette mère cherchant a tout prix à garder la maison de ces ENFANTS et tout leurs souvenirs dedans, leur âme, ce qui fait d'eux ce qu'ils sont. Toutes les idées morales du conte pour enfant sont présent et Gosling pousse encore plus loin en y insufflant une dose de fantastique noir, nous projetant directement dans une sorte de réalité alternative. Fantasque, bordélique, onirique, sensitive. Le film devient alors une sorte de poème visuel dans lequel il faut se laisser bercer à la lueur des lampadaires noyés, de maisons embrasés, des chambres rose néon. Il faut remercier Benoit Debie, le directeur de la photographie ( déjà à l'oeuvre sur spring breaker et enter the void, deux film ultra coloré et supra esthétique) qui signe là une performance très réussi. J'ai eut l'impression d'assister à une sorte d'objet scintillant qui brille de toute part grâce a son sens extrême de l’esthétique. Mais toutes les éloges ne lui reviennent pas car il y a également la réalisation de bonne qualité de Mr Gosling...



COMME A LA MAISON



Et si le film est un excellent film d'ambiance, c'est grâce à la réalisation de Ryan Gosling qui jongle en permanence avec ces références personnel, Winding Refn ( plan iconique, musique électro rétro), Gaspar Noe ( coloration de l'image et violence surréaliste) Malick ( Scène de dialogue déstructurés avec image et réflexion philosophique ) ou même Derek cianfrance ( caméra a l'épaule...) .
Ici c'est comme une sorte de patchwork d'image toutes plus belles les unes que les autres. Et si certains y voient une sorte d'auto suffisance et d'une prétention folle. Moi j'y vois plutôt le geste d'un jeune réalisateur qui comme dans tout premier film recolle tout ce qu'il connait, et rend hommage a ses pairs en se créant une ébauche d’identité à venir. Très prometteur pour la suite.
Quand aux acteurs, Ils sont tous «fait maison». En passant de Christina Hendricks ( drive ) , ben medelstrom ( the places beyond the pines ), et sa femme Éva mendes Ryan Gosling s'est entouré de connaissance déjà établi sur divers tournage. Ils livrent tous une prestation a la hauteur. particulièrement Ben Medelstrom qui nous sert une séquence hallucinante de dance totalement improbable, pour l'une, des meilleures scènes du film...


Voir la suite et fin de la critique sur mon site : http://onscreenow.fr/

MoutMoute
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le 15 avr. 2015

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