Comme un jeu à gratter : on gratte, et puis rien.

Du point de vue du scénario je n'ai pas grand chose à reprocher pour la première partie du film (car il vacille soudainement vers autre chose en cours de film et c'est là que ça se gâte pour moi), c'est vraiment un scénario de thriller policier de base, avec cette originalité SF du rêve lucide qui intervient dans l'histoire, mais la structure en elle-même est plutôt classique. On nous prend par les sentiments au début, l'enquête se déroule plus ou moins sans accro, quelques retournements de situation et hop, emballé c'est pesé. La fin réussit même à être plutôt touchante.

Visuellement c'est assez simple : un film tourné en numérique avec des couleurs un peu pétantes pour faire cool, un peu de flou et de distorsion d'image par ci par là pour les séquences de rêve, on n'est pas sur quelque chose de très travaillé mais plutôt lambda. Dans la deuxième partie du film, ça tourne au mauvais goût avec des effets numériques approximatifs et un filtre grisâtre sur l'image.

Les quelques scènes d'action reposent énormément sur le montage, comme s'il n'avait pas été possible pour le réalisateur de filmer dans un même plan deux comédiens faire plus d'un geste lors d'une bagarre.

J'ai trouvé que dans le genre du thriller avec un père qui cherche son gosse, le film indien Ugly fonctionnait bien mieux, étant plus percutant et plus mémorable que Lucid Dream sans avoir incorporé de la science-fiction dans son récit. Là j'ai l'impression que pour Lucid Dream il y a eu une volonté d'en faire trop pour pas grand chose.

Ce film, c'est un bon postulat de départ mais avec un traitement tantôt trop banal, tantôt trop rocambolesque pour être digne d'intérêt.