Le deuxième long-métrage de Bani Khoshnoudi, cinéaste qui a quitté l'Iran dès l'âge de 2 ans, est le portrait d'un exilé qui se retrouve malgré lui au Mexique, après avoir été emprisonné et maltraité en Iran. On ne saura guère plus de lui, si ce n'est qu'il a laissé son amoureux dans son pays et qu'il vit, tant bien que mal, de petits boulots. Film impressionniste, Luciérnagas (Lucioles) est aussi taiseux que son protagoniste, lequel peine à s'exprimer en espagnol mais réussit tout de même à communiquer pour l'essentiel à un collègue de travail et à sa logeuse. Tout commence à Vera Cruz pour lui et peut-être qu'il va partir mais on n'en sait rien, lui non plus d'ailleurs, malgré ses désirs de retourner chez lui, ou tout du moins dans une contrée proche. La réalisatrice capte parfaitement le fond de l'air de Vera Cruz, ville en décadence et lieu de transit pour de nombreux immigrés, qu'ils viennent d'Amérique Centrale ou de bien plus loin. Le rythme de Luciérnagas est lent et même s'il est étiqueté LGBT, son propos n'est pas seulement de montrer un homosexuel en terre étrangère mais plutôt de réfléchir à ce que signifient le déracinement, la solitude et les rencontres de hasard. Subtil et secret, le film a les défauts de ses qualités, soit un manque de vivacité et un rythme trop languissant. Pourtant, l'acteur principal, Arash Marandi, est lui excellent avec un charisme ténébreux qui le rend infiniment touchant dans son irrésolution.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2020

Créée

le 29 sept. 2019

Critique lue 514 fois

6 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 514 fois

6

D'autres avis sur Luciérnagas

Luciérnagas
constancepillerault
7

Critique de Luciérnagas par constancepillerault

Voilà un film très attachant, chronique de la vie d'un émigré iranien qui a échoué à Vera Cruz. Le film procède par petites touches, faisant au passage un portrait juste et sensible de cette ville...

le 27 janv. 2020

4 j'aime

Luciérnagas
mymp
7

Le terreau des lucioles

Ramin a quitté l’Iran et ses prisons, a pris un bateau en pensant rejoindre l’Europe, trouver ailleurs un peu plus de liberté, pour finalement se retrouver, par erreur, à Veracruz, perdu à l’autre...

Par

le 27 janv. 2020

4 j'aime

Luciérnagas
ffred
9

Critique de Luciérnagas par ffred

A voir l'affiche, je m'attendais à une romance entre hommes sur fond d'immigration. Contre toute attente l'homosexualité n'est pas le sujet (principal) du film. L'exil, le déracinement, l'adaptation...

le 29 janv. 2020

3 j'aime

Du même critique

Anatomie d'une chute
Cinephile-doux
6

Procès d'intentions

Depuis quelques années, le cinéma français, et plus particulièrement ses réalisatrices, trustent les lauriers dans les plus grands festivals. Au tour de Justine Triet d'être palmée à Cannes avec...

le 28 mai 2023

91 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

83 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

76 j'aime

17