Ma nuit chez Maud est le troisième conte et le quatrième film des Contes moraux.
Nous retrouvons le jeune Jean-Louis Trintignant, joué par lui-même, dans un Clermont-Ferrand de fêtes enneigées. De la couleur au noir et blanc, des commentaires au silence méta et du libertinage au puritanisme, La Collectionneuse n’est plus qu’un lointain souvenir de légèreté et d’insouciance.
Ma nuit chez Maud, c’est un choix cornélien entre Maud, figure extravagante de la liberté émancipée, et Françoise, miroir de piété et de sobriété. Les divergences de ces deux femmes les disposent en deux pôles diamétralement opposés, toujours en contre-champ à l’écran.
Il hait Pascal, parce que Pascal est sa mauvaise conscience, il le vise, lui !
Croire en l’amour pieux pour Blonde Françoise ou céder à la séduction de Brune Maud, c’est un pari logique où la question de la foi et des convictions morales se trouve au cœur des préoccupations de Trintignant. Athéisme, infidélité et amours de voyage révèlent progressivement les contradictions de ce personnage.
La vie chrétienne n’est pas une morale, elle est une vie. Et cette vie, elle est une aventure, la plus belle de toutes : l’aventure de la sainteté. […] Il faut être fou pour être un saint.
4/6 des Contes moraux de Rohmer