Dès son premier film, Minoru Shibuya épouse déjà la comédie

Premier film pour le cinéaste qui signe déjà une petite et légère comédie de mœurs pas trop virulente quand même et assez inoffensive qui tape (avec une certaine facilité) sur les épouses, éternelles casse-pieds agaçantes et narcissiques. Les hommes sont un peu égratignés aussi en pointant une certaine lâcheté et un manque d'intelligence mais ils bénéficient de bien plus de bienveillance de la part du cinéaste (et des spectateurs donc). Ils sont assez sympathiques il faut dire avec leur airs de chiens battus et leur maladresse à se révolter. L'introduction du premier mari est très drôle d'ailleurs puisque c'est un perroquet (hors-champ) qui répond avant lui, brillante idée qui résume tout le personnage en 2 secondes.
C'est peut-être le gag le plus inspiré d'un film qui prête surtout à sourire gentiment même si le dernier tiers accélère un peu le rythme quand les deux hommes sont contraints de s'insulter par téléphones sous les encouragements de leurs épouses qui les poussent à se donner un défi. Et comme ces derniers sont de piètre combattants, ils embauchent chacun de leur côté des professionnels pour prendre leur place... Et ces derniers ayant compris l'arnaque se prélasseront tranquillement dans l'herbe. La chute qui conclut cette séquence est également excellente et totalement idiote dans sa logique.
Détail amusant : le boxeur est joué par Chisu Ryu athlétique et qui transpire la bonne santé !


Pour un premier film Minoru Shibuya possède déjà un style affirmé avec des mouvements de caméra sont nombreux et fluides, une narration qui file droit, une excellente direction d'acteurs, des ellipses bien utilisés (le sort du perroquet !) quelques répliques bien tournées ainsi que quelques idées visuelles agréables sur le cadres : les courbettes des femmes tellement appuyés qu'elles disparaissent derrière des fauteuils ; la lumière sortant de la chambre de l'épouse surprenant un retour tardif, la punition avec les verres à transvaser (il doit y avoir une référence culturelle sur le sens qui m'échappe par contre).

anthonyplu
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le 30 déc. 2017

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