Lisse, dénué d'émotion et d'envergure, un film destiné à la génération actuelle

Il faut absolument qu'on m'explique la moyenne de ce film, c'est une grosse blague.
7.9/10 pour un film aussi artificiel ??? Non mais sérieusement ? On a osé me vendre le film comme très subtil mais il n'en est rien !

Je suis très ouvert d'esprit lorsqu'il s'agit de donner une note assez correcte, et là pour ce film je suis bien gentil de lui octroyer un 5.

Stupéfait, je ne sais plus quoi dire.
Je n'ai rien contre Park Chan-wook, du moins c'est ce que je pensais. Il y a 2 ans un peu près je commençais juste à découvrir de grandes œuvres sud-coréennes notamment le fameux Old Boy qui j'avoue m'avait foutu une bonne claque.
Mais à ce moment je n'ai pas prêté attention à quelque chose d'important, à savoir ce côté extrêmement occidental dans la mise en scène de PCW (et qui se retrouve souvent dans le cinéma sud-coréen), il y a quelques mois j'avais terminé la trilogie avec son Lady Vengeance et déjà là on voyait que sa mise en scène était trop stylisée, mais allez savoir pourquoi j'ai apprécié (n'empêche que je l'ai vite oublié) .
Tandis que Mademoiselle c'est juste agaçant de par son manque absolu de finesse, que par sa mise en scène extrêmement lisse voire juste vide. J'ai l'impression de regarder un pur blockbuster étasunien. À l'instar de Shawshank Redemption on a ces fichues voix off qui viennent nous raconter l'histoire comme si on était des idiots décérébrés, sauf que Morgan Freeman avait au moins le mérite d'apaiser notre esprit là où l'héroïne réagit puérilement en prenant le spectateur de haut comme si elle était omnisciente, mais en attendant elle s'est bien faite berner !
Car si ce film possède un quelconque intérêt c'est bien évidemment la richesse des rebondissements, mais ces rebondissements sont balisés du début jusqu'à la fin, tout ce manège ridicule donne l'impression d'un orchestre préparé minutieusement pour appâter les plus naïfs. Qu'on m'excuse mais ça ne fonctionne pas. Non seulement ça ne marche pas, mais en plus le tout donne un effet très consommatoire, j'entends par là que l'intérêt est éphémère, un peu comme ce bonbon qu'on mange afin de secréter de la dopamine, puis lorsque vous en remanger un autre plus rien et bien là c'est exactement pareil, impossible d'avoir un plaisir à revoir cette coquille ravissante mais vide à l'intérieur.

Mademoiselle contient des scènes grotesques et là je ne parle même pas des scènes de sexe qui, avec leur relation affective, sont de loin le plus ingénieux et réussi du film (cela dit ça me fait bien rire que tout le monde vient dénigrer La Vie d'Adèle en parlant du côté malsain et voyeuriste d'un homme à filmer des héroïnes à poil alors qu'on a ici exactement la même chose), non ce qui est grotesque c'est l'univers mis en place, c'est l'étreinte présentée d'Hideko, c'est la manière dont elle se fait ronger du regard par ces mâles fumant comme des obsédés leur cigare nous rappelant des scènes gênantes de Sucker Punch, c'est la manière dont l'horreur finale est mise en place qui nous rappellerait un passage horripilant d'un film bêtement gore.
Et tout ça est ficelé par des personnages totalement caricaturaux.

Je m'attendais à un film majestueux, regarder un métrage avec un amour sublime et touchant et au lieu de ça on me sert la même soupe insipide d'un Lady Vengeance mais en plus méprisant. Bon j'exagère, les scènes de sexe restent splendides, en revanche le caractère balisé et convenu de cette relation, l'affaiblit considérablement en terme d'émotion.
Ce film est trop moderne et manque considérablement d'envergure sur l'aspect technique que ce soit dans sa mise en scène, dans sa photographie impersonnelle que dans l'utilisation du son beaucoup trop hollywoodienne et je ne parle même pas des facilités scénaristiques.

Mademoiselle est donc un film qui convient parfaitement à notre génération actuelle cherchant à s'accaparer des œuvres qui mettent en avant des minorités en pleine émancipation, en l'occurrence ici une relation homosexuelle, tout en omettant le fondement même de l'art cinématographique.