Afin d'éviter la prison, un trentenaire un peu loser et petit voyou, interprété par Kev Adams, doit effectuer 300 heures de travaux d'intérêt général, en l'occurrence devenir faisant-fonction aide-soignant dans un Ehpad où sept de ses pensionnaires vont lui apprendre la vie.
Je le dis souvent, mais je me méfie des préjugés. En l'espèce, je parle de l'indifférence que me procure Kev Adams, il ne me fait pas rire dans ses sketchs ou les quelques films où je l'ai vu. Sauf que là, il est entouré d'un casting senior alléchant, avec Gérard Depardieu, Mylène Demongeot (ça sera son dernier rôle au cinéma), Jen-Luc Bideau, Daniel Prévost, Firmine Richrd, Liliane Rovère ou encore Marthe Villalonga. Et au fond, sans crier au génie, car ça ne révolutionne en rien l'art cinématographique, j'ai trouvé ça non seulement sympathique, mais également bienveillant sur les personnes âgées en Ehpad. Contrairement à ce que je pensais, le film joue très très peu de tout ce qui *serait *sale, à part une scène, mais tout le film porte un regard affectueux sur ces vieilles canailles, et le regard est porté en particulier sur le personnage de Depardieu, qui joue un ancien boxeur malade cardiaque, et qui se comporte avec Kev Adams comme dans Rocky Balboa lors d'une scène assez touchante, car c'est au fond Gégé qui nous parle de la vie comme d'un match de boxe en plusieurs rounds.
Tout le reste du film est comme ça, avec le personnage de Mylène Demongeot qui parle de son passé, où on ne peut s'empêcher d'y voir quelques allusions personnelles, Marthe Villalonga qui vient séduire chaque soir (avec un pseudo différent d'actrice) Daniel Prévost parce que celui-ci a la maladie d'Alzheimer, ou Jean-Luc Bideau qui parle de son homosexualité à une époque où c'était considéré comme une maladie. C'est fait avec délicatesse, sans grossièreté, j'avoue que je m'y attendais pas. De plus, coïncidence de l'actualité, le film parle également du mauvais traitement dans les Ehpad avec le directeur joué par Antoine Duléry, où celui-ci les enferme en quelque sorte afin de pouvoir toucher leur assurance-vie quand ils seront décédés, mais tout ça sans blagues lourdes, ni rouler des mécaniques de la part de Kev Adams. Qui s'est d'ailleurs épaissi, sans doute pour vraiment donner l'impression d'avoir trente ans.
Du coup, je comprends amplement son succès sur la longueur, car c'est une comédie assez réussie, pas folle dans la mise en scène, mais les personnages sont bien écrits, attachants, et on ressort de là avec le sourire. Certes, je ne le reverrais pas tout les jours, mais pas de quoi rougir.