Man on fire, c'est l'histoire de Creasy, un homme déja un peu mort, plus trop vivant.
Sa balle, celle qui devait lui servir d'ouvre boite, il la porte autour du cou.
Et comme le lui rappel son ami joué par le charismatique Christopher Walken :
"A bullet always tells the truth."
Il l'exorte donc à la vie : ce n'est pas encore ton temps Creasy, vis et fait ce pourquoi tu es fait, maître de la destruction.
Le voila donc, notre Denzel, fantôme coincé entre les limbes infernales et une réalité des plus précaires.
I am the sheep that got lost, Madre.
Lui l'alcoolique, le mercenaire sans foi ni loi, sauf celle du plus offrant ( parce que faut bien boire dans la vie ) qui erre dans le pays de la violence, du kidnapping, de la corruption institutionnalisée.....l'Enfer mexicain quoi, celui qui donne chaud, qui rend moite, qui te colle aux basques comme ces berlines aux vitres teintées qui semblent nous filocher depuis 10min.
Mais voila, Denzel il va rencontrer son ange, la sublime petite Pita ( pour une fois qu'un enfant joue parfaitement son rôle ), maligne espiegle et qui va remettre notre ours mal léché sur la voix de la piété.
Deja, revenons un peu sur cette petite tête blonde.
Il y a clairement une inversion des rôles avec le personnage de Creasy, son bodyguard, car il est évident qu'elle est plus sécurisante pour lui que le contraire ( cf l'affiche du film )
Ainsi, elle lui offre un pendentif de St Jude ( patron des causes perdues ), comme elle apparait avec l'eau, l'ombre, bref elle représente l'antithèse de ce Mexique à feu et à sang, elle est la quietude qui fais défaut à toutes ces scénes ultravitaminées, séquencées à outrance, ou elle est cruellement absente.
Et puis, Pita, elle s'appelle Pita, Piété, Creasy trouve Pita, son ange, retrouve sa foi.
Aussi, quand on l'arrache brutalement à la protection de notre garde du corps, bah le film vire à l'hystérie, il céde à la pulsion de mort, c'est toute la raison qui est kidnappée, et la frénésie peut opérer avec l'agrément du spectateur.
On passe sur les explications de texte ( le scénario n'a plus vraiment d'importance, il n'y a que les chichiteux qui feront la fine bouche sur les personnages du flic, des parents ou de la journaliste )
Moi, perso, je ne vois plus que Denzel, je n'entend plus que lui, il est l'oeil vengeur qui regarde Caïn, il est l'épée vengeresse de Saint Michel.
Il est Denzel, ce magnifique acteur capable de tenir un film sur ses épaules sans même sourire une fois, ce comédien incroyable qui peut jouer la tristesse de cent facons différentes.
Il va aller chercher sa rédemption, et disparaître, parce qu'une balle dit toujours la vérité, et la sienne a changé en rencontrant Pita.
J'aime ce film, j'aime les sentiments qu'il a su provoqué en moi, c'est con, mais c'est comme ca.