A force de vouloir susciter la surprise, on finit par s’habituer et par s’attendre à tout. Avec Dupieux, on sait qu’on navigue dans l’absurde. On s’y attend et on se conditionne à cet exercice de construction de sens. Cette fois, c’est l’histoire de deux abrutis sans le sou qui trouvent une mouche géante et décident de l’apprivoiser pour se faire de la maille grâce à elle. Pas de commentaire particulier sur le synopsis, comme dit plus haut, peu importe l’intrigue. A la différence des réalisations précédentes de Dupieux, ce Mandibules est limpide. Trop sûrement. Et du coup … on est surpris. Et pas forcément positivement. Car ça a beau durer une heure et quart, c’est longuet. Et ça tourne en rond. On aime cette ambiance de fin du monde, d’Amérique provençale, d’isolement mais ça ne fait pas une intrigue. Surtout, l’écriture des dialogues est navrante et franchement agaçante. Les deux personnages principaux sont insupportables par leur débilité nonchalante et leur air de profonds abrutis. Ce qu’ils disent n’a pas d’intérêt et leur manière de le dire irrite dès le premier quart d’heure. Et les deux gars du Palmashow n’arrangent rien à l’affaire. De deux choses l’une, soit je suis passé à côté, soit c’est franchement raté … ou alors Dupieux nous prend encore pour des c..s. Ce ne serait pas la première fois mais ici ça semble gratuit. Il reste donc à sauver le personnage proprement hallucinant d’une Adèle Exarchopoulos grandiose dans le rôle et quelques sourires ici et là. Ça fait maigre.