Dans la lignée directe de Cosmopolis, Cronenberg continue sa réflexion, ou plutôt sa critique, sur la stupidité de certains pans de la société occidentale.


Après une bonne partie d'exposition durant laquelle, disons le, il se fout bien de la gueule de ses personnages, le film vire au drame cynique. À partir de là, il va nous montrer comment ce monde incestueux, replié sur lui-même qu'est Hollywood, fini par casser ceux qui en font partie en prenant le soin de les laisser croire qu'ils s'auto-détruisent. Et chez Cronenberg, les cassures et cicatrices intérieures finissent toujours par ressortir à l'écran en blessures physiques.


Car c'est bien ce qui est décrit dans Maps to the stars, un monde incestueux. Cronenberg ne prend d'ailleurs pas la peine d'être subtil à ce niveau là. Tout comme pour traiter des fantômes qui hantent les personnages, il montre... des fantômes. Tout cela peut paraître caricatural mais ça fonctionne car c'est à l'image de l'univers absurde développé tout au long du métrage.


La photo du film va aussi dans ce sens. Les éclairages donnent l'impression d'être devant une émission de télé-réalité. Et c'est tout à fait là où nous emmène Cronenberg (en tout cas dans un premier temps). Hollywood ou le symbole d'une société théâtrale, terre de faux-semblants mais de vrais maux où règne le culte de soi. Société miroir où l'on pense détruire l'Autre alors que c'est soi-même que l'on brise.


(Critique écrite en mai 2020.)

Créée

le 30 mars 2022

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valp

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