ça vaut le coup ?

J'ai aime, mais je crois je suis passé à coté d'une partie du sujet tant je l'ai réceptionné différemment de ce que je lis sur ce film(tour à tour décrit comme mièvre, guimauve, ou larmoyant/trop triste).Oui ça parle du lien parent enfant, construit, tout comme biologique, la récurrence des cycles de naissance, des figures entrelaçés de filiations se télescopant les unes aux autres ne sont pas là pour rien.
Mais j'ai surtout été réceptif à maquia sur le thème du temps, de l'extraction /embrassement ou non du monde/vie(incluant ces liens parentaux, mais bien au delà) et sa turbulence, et de la solitude nous y accompagnant

Les lorphs sont donc des etres hors du cours du monde, évoluant dans un temps à part, lorsque soudainement ils se trouvent arrachés à leur sérénité par la guerre, les conquetes de pouvoir des hommes...Je me suis assez identifié (en hypersolitaire que je suis)aux lorph, dans leur retrait du monde, leur hors du temps ou on ne mesure pas les années, ou on ne mesure plus rien, ou la saveur du monde est incolore; ni triste , ni joyeuse, juste hors de tout/tous(bref flippez pas, jvis pas dans une grotte ou en prison , il s'agit juste d'une dimension de l'introspection x) ) en fait si je vis en une grotte ; ( )
C'est en ce point de l'histoire/de lieu particulier entre mythes, légendes et réalités, que les enfants lorph vont etre propulsés dans le monde extérieur, avec sa cruauté, ses aléas , ses joies.

Et dans ces aventures, que ce soit dans l'expérience de la joie ou de la tristesse, il y a cette solitude, particulière de part la durée de vie et les cycles qui les séparent des autres, représentant une métaphore qui pour moi a été efficace a retranscrire de manière amplifiée cette solitude , cette violence aussi, à chacune des rencontres et expérience; malgré un message final positif ou la protagoniste dit ne rien regretter.

Pour ce qui est de la construction de l'intrigue en soi, j'y ai cru à son lien avec ariel, meme si pour moi maquia de ma vue est une gamine seule au monde qui se lie au premier etre croisé pour se donner du courage et ne plus etre seul(au début du moins, ça n'empeche pas qu'elle l'aime vraiment ).Mais c'est une situation trop loin de toute réalité pour faire un parallèle avec la parenté(enfin je crois, parce que si les parents font des enfants dans cette optique ...ça craint un peu ?).Par contre les autres personnages sont assez délaissés,

.J'espérais aussi plus de mouvement, d'évolution du coté de la vie d'ariel, la relation n'est décrite que durant son enfance, puis l'on se désintéresse de lui...on ne focalise que sur une période assez courte de leur vie ensemble, j'espérais une épopée décrivant plus d'étapes/époques.De meme que pour les créatures ailées/sorte de dragon(dont je ne replace plus le nom) qu'on aperçoit juste en train de mourir à petit feu..
Au delà sans prétendre à un regard d'expert, j'ai trouvé le film visuellement et auditivement magnifique.Les coloris pastels agissent comme un filtre adoucissant d'un propos qui est souvent dur, et l'ost transmet bien la dimension enchanteresse, discrète/subtile du monde et ne dissone à aucun moment de la portée émotionnelle des situations narrées

Pour moi c'est un film qui nous raconte par sa métaphore d'etre hors du flot du temps, que oui, ça vaut le coup de vivre, souffrir, aimer.C'est un oui à un monde se nuançant toutes les teintes, dont parmi les plus sombres.C 'est triste car il dépeint l'amour inextricablement melé aux turbulences du monde extérieur,ainsi qu'à la perte, au deuil qui s'ensuit mais le message n'est pas QUE mélancolique pour autant.
On nous décrit Maquia, au départ timide, peureuse, qui finalement trouvera en elle la force de dépasser les évènements douloureux, alors que ses autres amis s'éteignent avec leur temps qui ne suit plus le mouvement du monde(krim) s'étiolent(leila pourtant la plus éffrontée et audacieuse au début); ces situations tragiques ne me semblent pas narrées pour s'y complaire, mais pour mettre en relief comment la joie et l'amour , ou du moins toute kla palettesdescouleursdes sentiments, peuvent illuminer nos vies, nous faire grandir et trouver des ressources de force en nous insoupçonnées.