Ode à la Twingo

Au Havre, une jeune femme d'une vingtaine d'années blesse involontairement son petit ami au moment où celui-ci se sépare d'elle. Au lieu d'une plainte, elle est condamnée à verser des dommages et intérêts avec de l'argent qu'elle n'a pas, en plus de perdre son emploi de serveuse. C'est alors que le juge, dont le permis de conduire est suspendu, lui propose de devenir son chauffeur afin de résorber sa dette.

Marie-Line et son juge est le dernier film sorti du vivant de Michel Blanc (deux autres, ses ultimes rôles, sont pour 2025), et il faut dire malheureusement, il n'est pas très bon, ainsi que Louane Emera, qui semble vouloir toujours parler un ton trop haut, comme pour la caractériser de parler comme un charretier. De plus, on ne sent pas du tout la sensation que ça se passe au Havre, si on excepte quelques plans larges à la fin, avec en parallèle une image très moche, et ça donne au final un film peu enthousiasmant. On peut certes s'émouvoir lors des apparitions de Philippe Rebbot, qui joue le père de Louane, de la présence fantomatique de François Truffaut via Jules & Jim ou un éloge de la Twingo (voiture que j'ai eu), mais c'est d'une telle mollesse, aux dialogues souvent indigents ("Tu connais Truffaut ?" "Ah oui, les jardineries !") et à l'interprétariat elle aussi à la ramasse (je n'ai pas parlé de Victor Belmondo...) que c'est vraiment du cinéma un peu feignant.

C'est dommage, car j'avais bien aimé l'adaptation de Profession du père, mais là, c'est presque un naufrage.