N'étant pas de la génération Téléchat, il s'agit de ma première rencontre avec les animatroniques de Roland Topor, ici majoritairement des masques posés sur la tête de comédiens bien réels.
L'effet est vraiment saisissant, que ce soit pour la création de gags (le cochon charcutier, le coq qui coquerique au climax, l'aigle au grand nez sniffeur de cocaïne). Tout cela contribue à nimber le film d'un halo absurde et surréaliste, qui semble bien plus refléter la vision d'Henri Xhonneux et de Roland Topor que celle du marquis de la "vraie vie véritable".
Nous sommes face à un marquis assumant complètement sa dualité d'écrivain/poète et de libertin lubrique, matérialisée par la séparation entre sa tête et Colin, son sexe, avec lequel il dialogue tout au long du métrage.
Ces animatroniques édulcorent, en rendant vraiment grotesques, les quelques scènes de sexe sadien du film. Si ce choix esthétique permet de faire ressortir le côté volontairement outrancier du sexe sadien et transforme chaque pulsion en moment de comédie douce-amère, il a aussi comme conséquence secondaire d'occulter complètement la violence bien réelle qui y est associée.
Il en résulte un film qui semble presque naïf sur le fond de son sujet, mais définitivement poétique, libertaire et franchement agréable à regarder.