Radical, jusqu'au-boutiste et malsain (...) une réussite à demi-teinte.

France, dans les années 70, une petite fille est retrouvée errante sur la route. Disparue quelques mois plus tôt, elle est traumatisée & mutique. 15 ans plus tard, persuadée d’avoir retrouvé ses bourreaux, elle part à leur rencontre…

L’interdiction aux moins de 18 ans (approuvée, contestée puis abandonnée) était-elle nécessaire ? A l’instar de Saw III (2006) qui écopa de la même sanction, il est toujours difficile de légitimer une interdiction aussi élevée (ce qui a pour conséquence de foutre en l’air l’exploitation du film aussi bien en salle qu’à la télévision). Néanmoins, un -16 s’avère parfaitement compréhensible, à la vue des différentes séquences de violence qui émanent du film.

En effet, le film s’avère particulièrement jusqu'au-boutiste et malsain, un film d’horreur psychologique sous la forme d’un huis clos, scindé en deux parties (un revenge-movie durant les 45 premières minutes, puis le film vire à 180°C pour se transformer en une sorte de torture-porn pendant les 45 dernières minutes).

Martyrs (2008) déçoit et séduit à la fois, la première partie oscille entre le revenge et le film de monstre, le tout, avec une direction artistique absente (les actrices sont particulièrement mauvaises), le niveau des dialogues est assez catastrophique et la mise en scène illisible (caméra à l’épaule), puis la seconde partie semble enfin relever le niveau et enfonce davantage le clou, histoire de ne pas trop nous avoir fait regretter d’avoir patienter 45 minutes. Tout à coup, le film bascule dans un tout autre registre, très en vogue au début des années 2000, à savoir le torture-porn. Radical et sans concession, on s’en prend (enfin… surtout l’actrice) littéralement plein la gueule et le sadisme revêt un tout autre visage.

Qu’il plaise ou non, le film à le mérite d’aller au bout des choses et de se mettre aucune barrière, quitte à choquer, voire révulser. Âmes sensibles s'abstenir.

A noter enfin, qu’un remake US est sorti 7 ans plus tard, dans l’indifférence la plus totale (il a fait un four au box office et est toujours inédit dans l’hexagone) et c’est pas plus mal, tant ce dernier s’avère totalement dépourvu du moindre intérêt.

(critique rédigée en 2008, actualisée en 2025)

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