Un Mass Effect en film d'animation japonais, alors que la saga est très orientée pour le public occidental, concentré sur le personnage de James Vega, l'un des moins charismatiques sur la quasi-vingtaine de persos jouables de la trilogie, avec un petit budget alors que la série en bénéficie de gros d'habitude. Paragon Lost partait avec beaucoup de handicaps et personnellement je n'en attendais rien, je comptais même pas l'acheter mais je l'ai vu dans le rayon, il y avait marqué Mass Effect dessus, et quand j'ai compris ce qui s'était passé j'étais chez moi et le blu-ray était lancé donc allons-y.
Pour le scénario, se déroulant entre Mass Effect 1 & 2 avec un Shepard présumé mort, des Berserkers, donc des Krogans au design douteux avec à leur service des Vortchas et des Varrens, attaquent une gentille base civile humaine donc les marines qui en ont dans le froc vont débarquer au milieu du champ de bataille pour négocier la défaite de l'ennemi, les premiers tombant au champ d'honneur galvanisant l'escadron mené par un Vega étonnamment tactique et meneur d'hommes, je dis étonnamment parce que c'est pas du tout comme ça que l'ai perçu dans Mass Effect 3. Puis 2 ans passent, les récolteurs attaquent et à partir de là si vous avez suivi les dialogues de Mass Effect 3 alors vous savez globalement ce qui va se passer.
Les insectes drones paralysent les civils mais avec une mise en scène inférieure à Horizon, des pertes pour l'escadron arrivent avec assez peu d'intensité dramatique, enfin c'est plus obscur avec le « retour » de Kamille même si encore une fois c'est vite expédiée comme mise en scène et après ça l'arrivée dans le vaisseau et la découverte macabre des cocons encore une fois trop vite et maladroitement expédiée, la trahison de l'agent de Cerberus était un peu prévisible mais pas trop mal foutue et surtout vient le choix final de Vega, d'abord présenté comme une fois encore trop vite expédiée sauf que non on y revient et là j'ai trouvé ça excellent pendant quelques minutes mais vraiment excellent, la musique, les doublages (en VO bien sûr), la mise en scène tout, malheureusement ce n'est que quelques minutes.
Par moment le film semble avoir compris son sujet rappelant dès l'intro l'importance des choix définissant la personnalité des personnages, même si là évidemment les choix sont imposés, on le sent surtout à la fin bien évidemment. Bien sûr beaucoup de clins d’œil plus ou moins discrets sont de la partie pour assurer le minimum fan-service : les six classes du jeu interprétées par les soldats (de façon assez fidèle et bien pensé d'ailleurs), l'apparition (très) furtive du Mako, le design des armes, les pouvoirs biotiques, les bruitages, les caméos d'Anderson, d'Hackett, de Liara... Le format à beau être bien différent Paragon Lost a quand même des allures de Mass Effect, c'est déjà ça et c'était pas garanti même si quelques petites incohérences se sont glissées, je vais être conciliant et partir du principe que c'était inévitable.
Néanmoins, il y a tellement d'événements scénaristiques historiques majeures dans l'histoire de Mass Effect que le passé de Vega ne me semble pas un bon sujet à traiter, la révolte des geths, l'instauration du génophage... auraient été plus intéressants, plus prometteurs et plus emblématiques. L'animation est d'un point de vue technique très en retard, d'une dizaine d’années je dirais avec des décors figés, des visages un peu grossiers, certains combats pas très dynamiques... Des personnages inédits manquent d’identité propres, Kamille en Ashley bis, Treeya en Liara bis, Brood en Wrex bis...
Paragon Lost est très imparfait en plus de ne pas avoir une grande pertinence dès son point de départ mais le rythme fait qu'on ne s’ennuie pas, l'identité Mass Effect est là et la fin est vraiment de très haut niveau je trouve, ça aurait pu être bien alors que je m'attendais à pas du tout aimer donc je le considère plutôt comme une bonne surprise mais ça reste très perfectible et faut pas en attendre grand chose pour apprécier.