le 15 oct. 2019
Le tremblement d'amour
« Il fait toujours la même chose », « ça tourne en rond »… Voilà ce qu'on a pu entendre au Festival de Cannes et avant la sortie de Matthias et Maxime. Non, le dernier film de Xavier Dolan n’est pas...
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Malgré son manque d’universalité, Xavier Dolan nous a livré un film qui traite d’un thème complexe sans commettre une seule erreur.
La caméra suit Matthias et Maxime, deux amis très proches, qui vont à la salle de sport ensemble, qui restent ensemble alors que tout le reste de leurs amis se baigne, ils font même la vaisselle ensemble. Ils sont si proches que Matt est capable de trouver les bons mots à Max quand celui-ci bégaie et les perd.
Sauf qu’un élément perturbateur remet en question aussi bien leur relation que leur propre individualité : un baiser. À cause d’une promesse, ils sont obligés de s’embrasser pour un film étudiant alors qu’au fond, ils savent tous les deux que cela ne sera pas qu’un simple baiser. C’est la question que nous nous posons pendant tout le film : quelle est la limite entre l’ami et l’amoureux.
Max est perdu, il est perdu depuis bien plus longtemps que Matt, c’est certainement pour cela qu’il ne sait pas quoi faire de sa vie et qu’il a décidé de partir en Australie.
Matt refuse de se remettre en question, sa vie est cadrée, il a une copine, un bon travail, il n’a pas à douter. Mais, le fait est là, il y a quelque chose, quelque chose qui apporte à leur vie une psychose. Max à l’impression que tous les autres savent pour lui, Matt ne comprend pas pourquoi il est affecté. Ils se fuient et essaient de continuer leur vie alors qu’il est impossible de faire comme si de rien n’était.
Ils en viennent à un point dramatique où Matt fait un déni total du départ de Max et ne peut plus supporter sa présente. Et Max qui accepte la situation, mais n’a aucune réponse, surtout que Matt se terre dans le silence. Puis la dernière soirée, Matt insulte Max : “Ta gueule la tâche”. Des mots qui peuvent être sans grande portée, peut-être voulait-il le blesser sur un de ses complexes. En réalité, cette insulte est pour nous. Depuis le début, nous savons que Max à une tâche de naissance sur le visage. Un élément significatif et reconnaissable, un élément dont personne ne fait jamais référence, un trait que nous voyons, mais que nous faisons semblant de ne pas voir. Nous voyons la situation et nous faisons comme s’il n’y avait aucun problème. Max aimerait juste que cette tâche n’est jamais existé.
C’est insoutenable, ils doivent savoir, à la soirée, ils s’isolent et naturellement, ils s'embrassent. Ce n’est clairement pas un baiser amical. Pourtant, impossible d’aller plus loin, Matt s’enfuie, Max n’aura pas ses réponses. Matt est perdu, il tente avec un autre pour comprendre, mais il en est encore moins capable. Ils sont perdus et ils n’auront jamais la réponse. Que représente-t-il l’un pour l’autre ? Jusqu’à où va leur amour ? S’aime-t-il ?
La scène finale est encore plus troublante. Nous ne serons jamais alors que l’histoire continue après le clap de fin. Pourquoi !? Nous avons besoin de savoir. C’est à ce moment que le synopsis du film étudiant d’où le baiser vient prend tout son sens. Peu importe ce que nous voyons, peu importe ce que nous ressentons, peu importe ce qu’il y a entre eux. Le simple fait existe une chose, peu importe sa nature, est le plus beau.
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Créée
le 25 nov. 2022
Critique lue 94 fois
le 15 oct. 2019
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