De mère en fille

Ce film fut vraiment pénible à regarder. Entre misérabilisme et absence d'objectifs et parfois même de conflits, on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup à manger.

En effet, après 30 minutes, on a compris les messages, la situation, plus rien n'évoluera. De ce fait, le film paraît un brin superficiel. Faut dire que la narratoin éclatée n'aide pas vraiment à approfondir le sujet. Ça part dans tous les sens, tel un melting pot maladroit et même incohérent d'idées de toutes sortes. La situation de départ est pourtant intéressante : s'interroger sur le sens de la vie lorsque, parallèlement à une grossesse, sa mère est sur le point de mourir d'un cancer. Mais le scénariste ne développe jamais la question. Et le manque d'investissement est d eplus en plus pénible tout au long du film, notamment cette fête incroyablement longue avant la mise au monde de l'enfant, fête qui ne raconte absolument rien. Les personnages agacent aussi. Les rares conflits existants sont le produit d'une héroïne instable, au caractère non défini, sans doute parce que l'auteur a voulu faire quelque chose de réaliste...

La mise en scène est maladroite. Il y a du savoir-faire, mais certaines scènes sont ambigües involontairement. Le spectateur se perd dans tout ce flot d'image et surtout dans ce montage naÏf où on a l'impression que le monteur s'imagine qu'il suffit de combiner des images pour créer une tension, une rupture temporelle. Les acteurs ne sont pas mauvais, encore que l'héroïne joue parfois dans l'excès, ce qui agace. Arthur Dupont est sans doute celui qui marque le plus grâce à un jeu discret justement. En plus il a une bonne tête.

Bref, un film qui ne fonctionne pas du tout en tant que tel, à cause d'un sujet traîté trop superficiellement. Je constate à l'instant qu'il s'agit d'une adaptation de livre, je me demande donc si le matériau d'origine est mieux traîté ou non. En tous cas j'imaginerais bien ce sujet traîté en BD ; les ruptures temporelles ne poseraient pas de problème par rapport à la narration, de même que l'absence d'objectif principal ne ferait pas autant défaut que dans un film.