Adapter un jeu vidéo au cinéma est un pari toujours risqué et quasiment à chaque fois raté. Adapter un jeu vidéo qui s'inspire lui-même du cinéma est un pari encore plus risqué. Le confier au yes-man John Moore est suicidaire. Ainsi, on s'ennuie ferme dans cette adaptation ratée de "Max Payne" où gun fights, violence et scénario intrigant sont aux abonnés absents, remplacés par un polar édulcoré cousu de fil blanc qui peine à captiver son spectateur... Dans le rôle-titre, l'inexpressif Mark Wahlberg ne convainc hélas jamais, interprétant malheureusement piètrement un flic caricatural peu attachant.


Et pendant que le gaillard joue mollement son rôle sans aucune conviction, les seconds rôles rescapés d'un casting foireux apparaissent ici et là pour être facilement oubliés. Nous avons donc l'improbable Ludacris campant l'inspecteur Bravura (initialement grabataire dans le jeu), l'oublié Beau Bridges, la sexy Mila Kunis dans un rôle plus que transparent pour ne pas dire inutile, l'autre atout sexy rapidement éclipsé en début de métrage Olga Kurylenko ou encore le jeune has-been Chris O'Donnell, ici dans un rôle tout aussi bref.


Des personnages creux jouant dans un film d'action aux allures de téléfilm ennuyeux agrémenté de séquences certes jolies et fortes en effets visuels réussis mais également inutiles... Le scénario est donc sensiblement modifié comparé au jeu vidéo original, l'atmosphère extrêmement noire et les séquences de gun-fights à la John Woo ayant ici totalement disparu pour laisser place à une intrigue prévisible, simpliste et aseptisée. De dialogues débiles en rebondissements téléphonés, Max Payne nous entraine dans la médiocrité la plus totale.


Reste heureusement la mise en scène peu originale mais efficace de John Moore (le remake de La Malédiction) qui, malgré un côté tape-à-l'œil inutile, arrive toutefois à insuffler un minimum de style à ce long-métrage mal fagoté par une production inhérente aux adaptations de jeux vidéos. Comble final pour Max Payne (rappelons-le, LE jeu ayant proposé l'effet bullet-time dans le 8e Art) : les scènes d'action sont ici très faibles et n'apportent absolument rien au métrage. Autant rejouer au jeu vidéo, le film n'étant au final pas du tout satisfaisant...

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le 5 avr. 2019

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