McWalter est communément disqualifié au prétexte de son accumulation de saynètes façon vidéos conçues pour les plateformes alors même qu’il s’efforce, par la cohérence de son scénario parodiant le cinéma d’espionnage et par un comique de répétition reprenant, avec lourdeurs certes, une même blague pour la faire résonner encore et encore, de se projeter sur un temps long. Aussi cette critique, peu recevable, est-elle issue d’un mépris à l’égard de la comédie française populaire qui se la jouerait comédie à l’américaine sans en avoir les moyens (esthétiques, financiers). Et si McWalter demeure insatisfaisant, c’est justement parce qu’il souffre des mêmes problèmes que ses homologues d’outre-Atlantique : un montage charcutier qui rend les séquences d’action difficiles à suivre sous réserve d’une accélération artificielle du rythme, plusieurs moments de relâchement à l’origine d’une dynamique en dents de scie, une absence de propos et de profondeur l’empêchant, par exemple – et nous en ressentons l’influence – de se hisser au niveau de raffinement d’un OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (Michel Hazanavicius, 2006). Reste un divertissement plutôt sympathique doté de quelques trouvailles burlesques.