Megalodon
2.8
Megalodon

Film DTV (direct-to-video) de James Thomas (2018)

Un sous-marin russe zone du côté d'Hawaï et ses occupants font du forage sur des tuyaux appartenant aux américains.Mais ces cons font tellement de boucan qu'ils réveillent un mégalodon,espèce de requin géant en principe disparu depuis des millions d'années qui n'aime pas être dérangé pendant la sieste et le fait savoir en bouffant la moitié du bâtiment et presque tout l'équipage.Il reste trois survivants,qui sont recueillis par un navire de guerre américain qui passait par là.Hélas le poiscaille a encore faim et va s'en prendre aux glorieux membres de l'US Navy,lesquels vont lui montrer qui c'est les plus forts nom de Dieu!Le film de requins,sous-section du genre horreur-fantastique,est devenu très à la mode ces temps-ci et parallèlement aux blockbusters s'y adonnant s'est développé un marché de la série Z très florissant qui plagie sans vergogne les succès de la discipline.Dans ce contexte la société The Asylum est incontestablement leader dans le domaine de la copie ouvertement assumée de hits divers et variés,et elle ne pouvait donc que s'intéresser à la vague de la requinade.Elle produit à la chaîne des bandes fauchées qui ne sortent en principe pas en salles et viennent alimenter les chaînes à péage,la VOD ou les bacs à DVD.Ici c'est la plateforme SyFy qui a bénéficié de la diffusion de cet immortel chef-d'oeuvre maritime clairement inspiré de "En eaux troubles" avec Jason Statham.Le principe est simple,on imite grossièrement le film original en s'arrangeant pour que ça coûte le moins cher possible,ce qui dans le cadre du film à effets spéciaux,onéreux par nature,ne peut aboutir qu'à d'intenses moments de comique involontaire.Deux postes ont coûté un peu de blé ici,la location du bateau et la présence au générique de Michael Madsen.C'est cependant relatif dans la mesure où le rafiot est une quasi épave datant de la Deuxième Guerre Mondiale et où l'acteur est légèrement démonétisé et n'apparait de toute façon que très peu à l'image,n'étant là que pour donner un peu de lustre à une affiche ne comportant que d'illustres inconnus.Si on veut s'en payer une bonne tranche,on est à l'adresse exacte tant cette daube poissonnière a de quoi activer les zygomatiques.Le réalisateur James Thomas,dont on n'a jamais entendu parler,tente piteusement de donner un semblant d'allure à cet ersatz de cinéma complètement pété.On a un beau bateau plein de vaillants marins amerlos qui tiennent des discours virils et martiaux ridicules en se drapant dans la bannière étoilée de la Liberté éclairant le Monde,ces blablas bouffant déjà une bonne partie du minutage,c'est toujours ça de pris pour meubler le vide de l'action.On a une bidasse noire de génie,c'est l'instant inclusif,qui a conçu une capsule qui va sous l'eau,ce qui est très original en l'occurrence.Evidemment rien ne ressemble à rien,les dizaines de matelots présents dans la première scène sur le pont disparaissent mystérieusement,plus de pognon pour la figuration,les intérieurs du vaisseau et des submersibles ont carrément l'apparence des sous-sols d'une usine de la banlieue de Los Angeles,les chocs provoqués par les attaques du monstre sont matérialisés par les mouvements du caméraman qui gigote dans tous les sens.Quant au mégalodon on ne le verra pas beaucoup,ce qui n'a pas pour but d'entretenir un quelconque suspense de toute manière inexistant vu l'absence de rythme de l'action,mais plutôt de masquer l'apparence hilarante du bestiau,sorte de baudruche de carnaval dépourvue d'animation.Spielberg faisait infiniment mieux il y a quarante ans dans "Les dents de la mer",là il est clairement impossible d'accorder la moindre crédibilité à cet accessoire de kermesse.Question scénario il y a du niveau aussi,c'eût été dommage de s'en priver.La russophobie délirante donne sa pleine mesure et son expression est pour le moins troublante.Des popofs sous-marins qui bidouillent des tuyaux,sans blague!Ils sont visionnaires ces ricains,on est en 2018 là,on dirait bien que les mecs se sont passé le film en boucle au Pentagone!Bref les russes sont des salauds,rien n'a changé depuis la Guerre Froide,et en plus d'espionner les gentils yankees ils réactivent un putain de mégalodon qui bouffe les requins de taille normale comme si c'était des sushis!Vraiment rien de bon à attendre de cette sale engeance,d'ailleurs il n'y a qu'à voir la gueule de leur capitaine,une vraie tronche patibulaire de slave mauvais comme la gale.L'histoire est pleine de curiosités marrantes,par exemple une vision étrange de la hiérarchie.C'est un capitaine qui commande le navire US et sa subordonnée a le grade de commandant.Quant à l'amiral Madsen,dont on ignore ce qu'il fout au juste sur cette barcasse,on le fout aux arrêts dès qu'il tente de faire valoir son autorité,comme dans "USS Alabama".Grand moment d'hilarité encore avec la capsule qui se fait avaler par notre ami le mégalo.L'engin se retrouve direct dans le bide de l'animal,tel Jonas ou Pinocchio, et on en sortira aussi facilement,en évitant les dents à chaque fois,ce qui s'appelle viser juste.Les élucubrations débiles vont continuer jusqu'à une fin lacrymale qui voit les soldats faire assaut d'héroïsme,l'essence même du militaire américain.Madsen,amiral décati aux allures de hippie enfumé et aux cheveux dans le cou,fait acte de présence en se foutant visiblement du tiers comme du quart mais les anonymes qui l'entourent sont à fond,ce qui crée un désopilant décalage avec leur incompétence en matière d'acting.C'est cependant bien foutu car on a recruté des sosies de stars pour faire illusion.Enfin,des sosies vus de loin et par temps de brouillard.Le capitaine est un faux Vin Diesel qui engueule tout le monde en braillant continuellement des ordres absurdes,son second est un faux Josh Brolin à l'air déterminé,surtout quand il chausse ses superbes lunettes de soleil bleues de la mort qui tue.On a même droit à une petite technicienne style Anna Kendrick qui plisse le front style concentré devant ses appareils bidons récupérés dans la benne à électronique claqué de la déchetterie.

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le 28 sept. 2022

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