le 11 juil. 2012
Le nombril de Lars
Comme souvent, il est difficile d'émettre un avis valide sur un film qui a été tant commenté, et qui a conquis dès sa sortie une très grande notoriété auprès du public cinéphile, y compris parmi ceux...
"Melancholia" fait typiquement parti des films que l'on ne peut pas juger dès la première vision. Il faut une deuxième projection pour prendre pleinement conscience de ce qu'il veux dire. La première fois que je l'ai vu, je lui aurais mis 7... Et là, je mets 5. La séquence d'introduction est incontestablement magnifique: l'esthétique déployé est monumental, poétique, lyrique, métaphorique, bref du grand Art étalé sur une musique majestueuse. Seulement... était-ce judicieux de la montrer dès l'introduction ? N'aurait-il pas eu plus de signification entre les deux parties "Justine" et "Claire" ? Là, placé dès le début, ça frappe pas tant que ça, au niveau de la trame, puisqu'on n'a pas pu faire la connaissance des personnages ou du contexte. Alors que, placée tel une intermission, je pense que cette fameuse scène aurait gagné encore plus en symbolisme et en romantisme. A noter: Lars Von Trier montre la fin du monde en face, sans échappatoire, spectateur témoin... contrairement à un certain nombre de blockbusters américains ! Pour le reste, je suis partagé.
Certes, la partie "Justine", qui prend plus d'une heure à toute seule, a une fraction mariage très intéressante. Tout, dans la situation, fait faux, alors que tous les personnages sauf Justine s'y croient. La mise en scène, immobile et lente pour la séquence d'introduction, devient d'un coup très agitée, avec pas mal de zooms, de coupures nets entre les plans, et finalement peu de plans sont stoïques. Ça m'a frappé, parce que les mauvaises langues hurleraient à l'amateurisme, normalement. Lars Von Trier leur fait un bras d'honneur, à eux et à leurs codes paralysants: on est dans les évènements, non comme spectateur, mais comme personnage à part entière, nous ! Les acteurs font très bien le taff: Dunst qui arrive à faire deviner l'hypocrisie, Gainsbourg qui n'a jamais l'air de jouer, ou encore Rampling en mère désabusée (comme une incarnation future de Justine !) sont dirigés avec une grande attention. Au niveau esthète, il n'y a rien à dire. Mais l'histoire... C'est là que le mat baisse ! Je n'ai pas réussi à distinguer dans tout ça un quelconque hymne à la mélancolie, sauf vers la fin de la partie,
à partir du moment où Justine envoie chier son patron et trompe son mari en même temps, en l'espace de 5 minutes !
Mais c'est surtout la deuxième partie, "Claire", qui m'a tué la projection. Bourrée de longueurs. Répétitions de mêmes dialogues, de mêmes réactions, de mêmes situations. Après, c'était une excellente idée d'exiler les personnages face à un cataclysme concernant l'Humanité entière. Mais ce n'est pas une raison pour utiliser 1 h 10 avec si peu d'action ! L'Ennui pointe, forcément. La représentation du sentiment dépressif reste intéressante. La scène de fin est réussie, notamment le dernier plan. Elle est ultra-prévisible, mais elle est belle quand même.
Von Trier était à deux doigts du grand film. Peut-être aurait-il fallu développer davantage les situations et se déconcentrer un petit peu de la poésie pour réaliser un film à la fois élégiaque et modeste... Ou alors, tout simplement, je n'ai pas compris ce film. L'étrange est beau, comme disait Baudelaire.
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Créée
le 11 sept. 2017
Critique lue 522 fois
le 11 juil. 2012
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