Je suis depuis le début de l'année sur SC et je ne suis jamais ressorti déçu du visionnage d'un film unanimement (ou presque) recommandé par la communauté. J’apprécie les polars et le cinéma asiatique, et ce film avec une moyenne très flatteuse de 8.1, qu'est-ce qui pouvait mal se passer ? Et bien ce fut la douche froide, à tel point que j'en suis ressorti probablement aussi mouillé que le serial killer de cette histoire vraie, qui n'assassine que les jours de pluie.
J'ai ressenti très vite le premier élément qui allait me faire sortir du film : les deux policiers locaux, aussi bêtes et beauf qu'il est humainement possible de l'être. Je ne dis pas qu'avoir des gens aussi idiots est inconcevable, mais là, le trait semblait tellement grossi et l'aspect pseudo-comique mis en avant (les flying kicks récurrents par exemple) que je me suis demandé si on nous proposait un polar ou une comédie. C'était par moments digne d'un opus du Gendarme à Saint-Tropez. Un bon polar, particulièrement sur ce thème, doit receler une bonne dose de noirceur, et le côté pathétique de ces personnages a annihilé toute la montée en tension du film pour moi. J'ai eu un bref espoir quand le policier un peu plus finaud débarque de Séoul, mais malheureusement les deux autres continuent leurs idioties pendant deux heures.
Si ça m'a fait sortir du film, le souci c'est qu'en contrepartie, rien ne m'a incité à y rentrer : c'était lent, l'enquête peu palpitante. Souvent dans les films de serial killer, on nous propose une plongée dans l'esprit du tueur, pour nous montrer ce qu'il y a d'horrible et créer un sentiment d'inconfort et de rejet. Ici ce n'est jamais le cas. Je sais bien que c'est volontaire, et fait pour renforcer le coté "on ne sait pas, on ne saura jamais, le tueur c'est M. Tout le monde", mais ça m'a juste inspiré de l'indifférence. On a un exposé des faits, des détails sordides des différents meurtres, et c'est tout. Pas d'attachement émotionnel particulier (dans un bon ou mauvais sens), pour aucun des protagonistes, du tueur, aux victimes, en passant par les témoins et les policiers.
C'est d 'autant plus surprenant que je me laisse d'habitude prendre très facilement dans tout ce qui est "films tirés d'histoires vraies". Mais là pas du tout. Est-ce dû à la non-adhésion aux personnages, au cadre et au contexte de la Corée des années 80 qui demeurent fort exotiques pour un européen actuel, je ne sais pas. Tout ce que je peux dire, c'est que ça n'a jamais pris.