Bored In Black

L'idée de revenir sur l'univers des Men In Black n'était pas mauvaise, le monde peuplé d'extra-terrestres en tous genres étant forcément propice à de nouvelles aventures survoltées. Préférant le spin-off (comprenez là que Will Smith et Tommy Lee Jones ont décliné l'offre d'une quatrième participation), les producteurs ont jugé bon de nous présenter les hommes en noir à travers leurs différences agence de par le monde, ici à Londres donc, où une fan devient une Woman In Black en un clin d’œil et s'allie à une légende imbue de lui-même pour débusquer une taupe dans l'agence britannique.

Hélas, le scénario d'Art Marcum et Matt Holloway, auteurs du meilleur (Iron Man) comme du pire (Transformers 5), est tellement d'une rare indigence et d'une paresse incommensurable que le produit final est l'un des plus mauvais blockbusters de la décennie. Outre une histoire inintéressante, des gags inexistants et des séquences d'action incroyablement oubliables, Men In Black International souffre d'un rythme amorphe qui nous fait regarder notre montre de trop nombreuses fois. Pas d'alchimie entre les acteurs, Chris Hemsworth et Tessa Thompson en tête, eux qui étaient si complices dans Thor Ragnarok et Avengers Endgame semblent ici s'ennuyer ferme.

On connait aujourd'hui les déboires qu'a connu la production, entre scénario jamais terminé, dialogues réécrits au jour le jour et réalisateur dépassé (le yes-man F. Gary Gray, qui a tout de même pondu Fast and Furious 8). Tout cela se voit à l'écran tant ce spin-off intéressant est d'un ennui profond, aux séquences quelconques et à l'action très rare. Jamais fun, jamais surprenant, certaines scènes étant un copié-collé du premier opus tandis que les CGI semblent avoir dix ans de retard voire plus, Men In Black International est un ratage intégral dont on espère tout de même une suite d'un autre acabit.