Dans la lignée des mises en scène historiques de Fassbinder comme "Maria Braun" ou "Lili Marleen", le hongrois Istvan Szabo réalise une allégorie de Méphisto durant le nazisme des années 30 en s'inspirant de la carrière de l'acteur Gustav Grundgens qui jouera Méphisto dans la version cinéma de "Faust" de Peter Gorski (1960). A la différence justement des films précédents (comme le "Faust" de Murnau ou "La beauté du diable" de René Clair), l'incarnation du diable n'est pas physique mais suggéré par le contexte historique dans une mise en scène réaliste.
Si la fresque historique de Szabo est intéressante et a permis au film d'aller même chercher un Oscar à Hollywood, il faut bien constater qu'esthétiquement tout ça à bien mal vieilli. La faute principalement à un mauvais goût typique aux allemand dans les années 80 (voir aussi: "Lola une femme allemande" de Fassbinder), à vouloir mettre des lumières vertes ou rouges un peu n'importe où, sans aucune justification; et un laisser aller dans les décors. C'est bien simple, j'ai mis une demi-heure à comprendre que le films se passait dans les années 30 tant il y a d'anachronismes à l'image (moquettes au sol, mauvaise copie de meubles des années 70, spots et ampoules modernes, maquillages des années 80, etc...). Une première demi-heure qui est d'ailleurs assez laborieuse et peu intéressante, bien que nécessaire. Heureusement avec l'arrivé du problème nazi, l'histoire se structure et le film décolle enfin.