Même si ce n'est pas mon époque et donc ma génération, partageant une grande partie des idéaux décrits ayant rythmé la jeunesse des héros, je ne pouvais que me reconnaître un minimum dans ce film jouant en grande partie cette carte de la nostalgie, ces espoirs, ces excès si représentatifs des 70's et des espoirs que cette décennie a pu soulever. Espoirs évidemment déçus tant presque tous sont (déjà) rentrés dans le rang, le scénario alternant ainsi présent et passé, offrant un ensemble chaleureux, sympathique et légèrement bordélique, voire un peu lourd parfois.
D'ailleurs, je dois reconnaître une nette préférence pour les « années folles » de nos héros, les retrouvailles dans la grande bâtisse m'ayant paru nettement plus poussives, à l'image de dialogues retenant peu l'attention. Sous le trait parfois grossier, il faut alors observer les failles, les doutes des différents protagonistes, le regard qu'ils portent sur ce passé révolu, l'amitié qui les unissait, seul Dany (Jean-Pierre Darroussin) étant presque resté (involontairement?) le même.
C'est dans cette perspective que le personnage de Louise Portal est intéressant : là encore, derrière le vaudeville, elle est celle qui rassemble et sépare les amis, influence (plus ou moins) leurs destins respectifs, provoque les espoirs et donc les déceptions. J'avoue toutefois qu'au vu du statut quasiment culte du film, je m'attendais à autrement plus de nuances, d'habileté, le film s'étant déjà effacé en bonne partie de ma mémoire. Singulier dans le paysage cinématographique français, « Mes meilleurs copains » est en définitive à l'image de ses héros : plutôt sympas, mais ayant vieilli.