Mesrine: un héros romantique

Mesrine méprise ce qui est petit, mesquin. On peut même parler d'une certaine forme d'altruisme, si on occulte le bénéfice qu'il tire de ses gestes, en terme d'image.
Car c'est son image qui compte pour cet homme qui sait qu'il n'a pas d'avenir et c'est cette image que lui offre Jean-François Richet avec ce film.
Selon votre tempérament, vous le verrez frimeur, roi de l'esbroufe ou grand seigneur. Ce qui restera, c'est le panache de cet homme qui offre des cadeaux aux gens qu'il a forcés à l'aider, le champagne qu'il sert aux flics qui viennent l'arrêter.
Il utilise la presse ou la tribune que lui offrent les tribunaux pour se rendre sympathique auprès du public, alors même qu'il est extrêmement dangereux et déclaré "ennemi public n°1".

Cet homme provoque une certaine admiration en envoyant balader toutes les règles de la société et en vivant à fond sans aucune règle. Qui n'en rêve pas?

Comble de romantisme, il meurt de façon grandiose: assassiné par la police!

Heureusement, nous ne sommes pas tous psychopathes.

Il y en a bien trop en liberté. Ils réussissent même à s'acoquiner, à former des bandes tels ces jeunes qui ont brulé vifs quatre policiers à Viry-Châtillon et ont publié le film de leurs exploits. Mais quand il faut payer l'addition, il n'y a plus de solidarité entre psychopathes.
Un an et demi avant l'attentat de Nice, un homme s'est lancé avec sa voiture dans une chasse aux piétons dans les rues de Dijon. Il est descendu de sa voiture en criant "Allahu akhbar". La justice l'a estimé irresponsable. Il est aujourd'hui en soins dans un hôpital psychiatrique.

La folie meurtrière doit-elle dépénaliser le coupable ou doit-on au contraire considérer qu'il s'agit d'une circonstance aggravante? (dangerosité, incurabilité, risque de récidive...)
Ne doit-on punir que l'intention criminelle ou protéger la société et les citoyens?

Dans l'affaire Mesrine, le commissaire Broussard a répondu à cette question.