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Messaline
5.2
Messaline

Film de Carmine Gallone (1951)

Ce peplum se perd un peu dans ses intrigues, à force de vouloir faire feu de tout bois. Nous y suivons l'histoire de Messaline, superbe Maria Felix, qui se sert de son ascendant sur l'empereur pour faire condamner ses ennemis, tandis qu'elle se vautre dans le plaisir incognito dans le quartier sordide de Suburre. Mais c'est aussi l'histoire de son amant Caïus (Georges Marchal), dont on ne sait trop quelles sont les motivations, mais qui semblerait-t-il s'introduit auprès d'elle pour faire réussir une conjuration menée par un tribun avec qui il a aussi une relation. Et puis c'est aussi l'histoire des persécutions contre les premiers chrétiens, un passage rappelant Quo Vadis, mais qui arrive comme un cheveu sur la soupe, ça sort de nulle part, on a trois scènes dont une de très mauvais goût, et on passe à autre chose. Et il y en a d'autres.

Le principal défaut de ce peplum est donc l'éparpillement. On ne sait pas trop sur quel pied danser, on n'est même pas sûr des personnages principaux. Cela part d'une bonne intention, nouer plein d'intrigues dans un film choral autour de la personne de Messaline. Et cela aurait pu être une grosse qualité, d'ailleurs. Seulement, ce n'est pas toujours très bien mené.

Restent quand même des qualités : le personnage de Claude est très réussi, par exemple : cauteleux à l'extrême, il prend pour de la ruse de faire ce que lui dicte Messaline, cherchant à défier le sort dont il est assuré par sa trop grande superstition. Superstition qui trouve son reflet dans les classes populaires avec l'histoire de la danseuse et du serpent. En contrepoint on nous montre que la croyance en Jésus-Christ est une foi en quelque chose de bien réel. Mais cela est très mal amené, nous l'avons déjà dit plus haut. Mnester (Jean Tissier), qui sert Messaline mais cherche à la trahir par vengeance, une autre des intrigues, est un autre personnage intéressant. Fourbe et dénué de morale, comme le demande sa charge de confident de Messaline, il est racheté par l'amour paternel qu'il voue à un jeune homme.


En conclusion, Messaline est un peplum à la trame ambitieuse, qui se révèle assez peu à la hauteur de ses idées. A son meilleur, il laisse entrevoir quel belle fresque il aurait pu être. Le visionnage reste malgré tout plaisant, et l'amateur du genre devrait y retrouver son compte.

BigDino
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le 3 oct. 2025

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