La note est un brin généreuse, pour la bonne raison que je voulais simplement mon "film du dimanche soir", et que je l'ai bel et bien obtenu : mystère, suspense, rebondissements, et en prime la jolie fille qui va bien.
Du coup, je n'ai pas envie de m'attarder sur les défauts - bien réels - du cinquième long métrage de Jonathan Demme : invraisemblances / incohérences / maladresses... Ne rayez aucune mention inutile.
Par exemple, "The Last Embrace" débute par une scène d'échange de tirs dans un restaurant, filmée au ralenti de façon terriblement ringarde, ancrant lourdement le film dans la série B seventies.
Cependant il ne faut pas trop s'y fier, la suite sera bien meilleure, Demme proposant un thriller hitchcockien assez captivant, jalonné de nombreuses références au Maître du suspense ("Vertigo", "North by Northwest" etc...). Il vaut mieux comme souvent ne rien connaître du scénario avant visionnage, histoire de se laisser balader par les rebonds de l'intrigue.
Outre ses emprunts à Hitchcock, la mise en scène s'avère agréable, Demme n'hésitant pas à expérimenter quelques effets insolites (effets de montage, inserts de plans urbains, longs plans sur un musicien noir sans aucun impact sur l'intrigue), et à installer son dénouement dans le décor grandiose des chutes du Niagara.
Les comédiens contribuent également à bonifier "The Last Embrace", à commencer par Roy Scheider, qui donne de sa personne pour jouer cet agent veuf gagné par la paranoïa.
Face à lui, la très mignonne Janet Margolin (que je découvrais pour ma part), très investie elle aussi malgré un personnage assez mal écrit.
Les seconds rôles se montrent également à la hauteur, à l'image de John Glover, Sam Levene et Charles Napier, de même qu'un très jeune Christopher Walken, binoclard et moustachu, qui parvient à briller le temps de deux scènes.