le 14 oct. 2019
Un crime dans sa tête
La note est un brin généreuse, pour la bonne raison que je voulais simplement mon "film du dimanche soir", et que je l'ai bel et bien obtenu : mystère, suspense, rebondissements, et en prime la jolie...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Jonathan Demme y insérant peu subtilement bon nombre de références à ses films les plus célèbres, l'ombre de Hitchcock plane sur Meurtre en cascade. L’élève tente de s’approprier les gimmicks du maître et pour cela n’hésite pas à pomper dans les faits d’arme des premiers disciples de sieur Alfred. La caractérisation des personnages, à gros coups de traumas psychologiques bien burinés, dissimulés par une plume qui n’hésite pas à jouer avec l’incohérence pour se faire moins prévisible, fait par exemple beaucoup penser à De Palma.
Malheureusement, dans le cas présent, c’est moins maîtrisé : l’écriture ne suit définitivement pas sur la distance. Outre le fait que la révélation finale est d’un ridicule sans nom (et je n’exagère pas), et quand bien même on se décide à pardonner la phase d’exposition qui ne sert pas à grand-chose, difficile de se laisser convaincre par l’enquête à proprement parler, qui n’est qu’une suite de fausses improvisations ne faisant jamais corps. Un peu perturbant quand l’exercice de style consiste en un thriller psychologique pur.
Pourtant meurtre en cascade mérite le coup d’œil. Malgré sa narration aux fraises,s’y débattent des acteurs qui ne comptent pas leurs efforts. D’un côté, l’esthète Roy Scheider, toujours doté de ses abdominaux en acier trempé, réussit à composer un personnage mentalement troublé qui garde suffisamment les pieds sur terre pour semer le doute. Entre paranoïa pathologique et force de l’expérience, il est le liant de meurtre en cascade, l’ingrédient mystère qui permet à la sauce de prendre alors qu’elle a tout pour tourner au vinaigre. De l’autre, en mode Elle est trop bien, Janet Margolin se débat de toutes ses forces avec un personnage écrit à la truelle et finit par lui donner une certaine dimension : un exploit étant donné le matériau de départ.
Outre ces deux chouettes prestations, soulignons le boulot qu’abat Demme en matière de mise en scène. Certaines séquences sont même particulièrement marquantes, notamment toute la traque dans le clocher pour laquelle il trouve une belle dynamique, même si son dénouement est aussi peu crédible que mon second moi quand il assure au premier arrêter, demain, le fromage.
Bref, une découverte en demi-teinte. Enchaîné après le très moyen Colère froide, Meurtre en cascade fait belle figure. La caméra de Demme y est très mobile et sa précision surprend. Mais niveau écriture, c’est toujours aussi faible. Si on pouvait l’excuser dans son précédent film, dans le cadre d’un thriller qui compose essentiellement autour de jeux de manipulation, c’est un peu plus embêtant.
Reste la direction d’acteur qui est ici d’un tout autre calibre : le petit revirement de personnalité de Janet Margolin, qui fout la trique à son patient du jour rien qu’en se mettant du rouge à lèvres, c’est quelque chose qu’on aurait assurément pu voir chez De Palma <3
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste L'ours, Homo Video, en 2017
Créée
le 15 mai 2017
Critique lue 705 fois
le 14 oct. 2019
La note est un brin généreuse, pour la bonne raison que je voulais simplement mon "film du dimanche soir", et que je l'ai bel et bien obtenu : mystère, suspense, rebondissements, et en prime la jolie...
6
le 15 mai 2017
Jonathan Demme y insérant peu subtilement bon nombre de références à ses films les plus célèbres, l'ombre de Hitchcock plane sur Meurtre en cascade. L’élève tente de s’approprier les gimmicks du...
le 10 mars 2017
Meurtres en cascade (Last Embrace) est un thriller réalisé par Jonathan Demme, écrit par David Shaber, d'après le roman The 13th Man de Murray Teigh Bloom... qui met en scéne un ancien agent secret...
5
le 26 janv. 2019
J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...
5
le 7 déc. 2014
Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...
9
le 14 déc. 2014
Exploiter l’adversité réservée par dame nature aux intrépides aventuriers qui pensent amadouer la rudesse de contrées qui leur sont inhospitalières, pour illustrer l’attachement réciproque qui se...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique