Mickey and the Bear touche, Mickey and the Bear émeut, mais Mickey and the Bear peine à se libérer des carcans du drame social : sa trajectoire est linéaire, écrite par avance alors même que son thème exigeait un risque, un péril que nous, spectateurs, ne ressentons pas véritablement, exception faite des scènes de la vie quotidienne avec le père. Tout cela paraît trop fabriqué, trop lissé par une image esthétisée sans que cette esthétisation, par ailleurs fort réussie et donnant lieu à des séquences enivrantes, ne trouve de justification au sein du long métrage. Nous comprenons bien la symbolique des animaux empaillés avec lesquels travaillent Mickey, métaphore de sa propre condition de jeune femme bloquée, figée dans une série de postures qu’elle n'a pas choisies et qui la retiennent captive.


Annabelle Attanasio adopte tous les tics du film indépendant contemporain, mais réussit à conjurer le misérabilisme pour toucher une mélancolie sincère et diffusée pendant une heure et demie, déclinée selon les rencontres et les séparations. Elle est aidée par son actrice principale, tout bonnement remarquable dans un rôle complexe: Camila Morrone ; elle trouve en James Badge Dale un partenaire de jeu idéal, dans le rôle de ce père tout à la fois attachant et repoussant. En résulte une œuvre intrigante et maîtrisée, trop maîtrisée certainement, et qui aurait gagné à capter avec sa caméra les sursauts du comportement paternel ou les louvoiements d’un cœur qui bat à l’unisson de deux amours inconciliables.

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le 14 oct. 2020

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