Mickey et le haricot magique
6.7
Mickey et le haricot magique

Court-métrage d'animation de Hamilton Luske et Bill Roberts (1947)

Gigantic. Un projet de Grand Classique Disney adaptant le conte Jacques et le Haricot Magique qui n'a malheureusement jamais vu le jour.

Heureusement, bien qu'il soit triste que cette jolie histoire n'ait pas eu droit à une adaptation officielle de la Compagnie aux grandes oreilles, ils ont, néanmoins, créé une autre adaptation de cette histoire.

Celle-ci a pour titre Mickey et le Haricot Magique.

Avant d'en parler en détails, un peu de contexte. En 1947 sort un Grand Classique Disney nommé Coquin de printemps. Un package-movie composé de deux moyens-métrages à savoir Bongo, Roi du cirque et Mickey et le haricot magique.

Oublié dans les années 90, avec l'arrivée des VHS permettant aux Grands Classiques Disney d'être redécouvert par le public, Coquin de Printemps a eu droit sa propre sortie au même titre que tous les autres Grands Classiques Disney. Malheureusement, si elle fut bien vendue aux Etats-Unis, celle-ci passa totalement inaperçue à l'international les package-movies ne parlant pas au public de l'époque préférant les Grands Classiques Disney du Premier Âge d'Or, de L'Âge d'Argent et du Second Âge d'Or (ainsi que quelques perles du Dark Âge bien qu'ils n'eurent pas autant de succès que ces périodes plus connues).

La conclusion de Disney à ceci fut la suivante: en dehors du fait que les package-movies n'intéressaient pas grand-monde, le personnage principal du premier moyen-métrage Bongo, Roi du cirque était bien trop méconnu du reste du monde pour permettre au film d'être rentable.

Mickey parlant plus au public international, Disney supprima le premier moyen-métrage du film et en changea la narration pour tout de même se rentabiliser sur Coquin de Printemps.

Ainsi, Edgar Bergen et les enfants l'accompagnant durant la narration du deuxième moyen-métrage furent supprimés au profit du Docteur Ludwig Von Drake, Edgar Bergen étant une célébrité de l'époque ne parlant plus au public des années 90.

Ainsi, une série de VHSs basées sur Mickey et le Haricot Magique sortit sur les rayons à la manière d'un nouveau volet des Mini-Classiques Disney tels Le Prince et le Pauvre et les vidéos se vendirent en masse comme des petits pains.

Maintenant, parlons du moyen-métrage en lui-même. Ludwig Von Drake parle des contes de fées faisant ainsi un clin d'oeil à plusieurs Grands Classiques Disney ayant adaptés les contes les plus connus.

Parmi ces contes, Ludwig parle de Jacques et le Haricot Magique et décide d'en raconter sa propre version mettant en vedette le célèbre trio d'amis anthropomorphe disnéen: Mickey la souris, Donald le canard et Dingo, le chien-ami (à ne pas confondre avec Pluto qui, lui, a les caractéristiques d'un vrai chien et qui, de plus, est absent de ce moyen-métrage).

La première chose à constater est que là où la narration de Coquin de Printemps manquait énormément de fluidité allant parfois jusqu'à encombrer le récit au point qu'il devenait impossible de l'apprécier, celle de Ludwig Von Drake (doublé par le regretté Roger Carel) et de l'insecte Herman est plus fluide et n'envahit pas le récit pouvant ainsi être apprécié à sa juste valeur.

D'ailleurs, que vaut-il ce récit? Déjà, étant donné qu'il est tiré de Coquin de Printemps ayant bénéficié d'une sortie cinéma, Mickey et le Haricot Magique n'a en rien l'allure d'un direct-to-video bien que vendu de cette façon à l'époque. Ainsi, les décors et les personnages sont bien plus jolis que dans n'importe direct-to-video sans compter le fait que l'animation est bien fluide du début à la fin.

Le plus grand exemple de ceci est la croissance du haricot magique emmenant nos héros vers le pays des géants, séquence contemplative très agréable à regarder

https://www.youtube.com/watch?v=5Obm_NENXD4 (toutes mes excuses, je n'ai pas trouvé la séquence basé sur la VHS Mickey et le Haricot Magique en grand partie silencieuse mais seulement celle sur Coquin de Printemps où l'on entends une narration franchement pas utile)

D'ailleurs, puisqu'on parle des héros, sachez que ces derniers sont fidèles à eux-mêmes avec les caractéristiques que l'on apprécie tant depuis des années et des années.

Mickey est toujours aussi sympathique et malin, Donald est toujours le comique colérique à la voix inintelligible que nous aimons tant et Dingo est toujours aussi, ben, Dingo (sans compter le côté benêt allant avec).

De plus, le moyen-métrage se déroulant durant une période désespérée de famine dans une terre aride, Donald est si désespéré et enragé qu'il peut aller jusqu'à en devenir terrifiant de manière inattendue.

Puisqu'on parle de la situation en question, le début de l'histoire décrit la misère et la pauvreté en montrant des images glauques de manques de nourriture dans des décors aux couleurs ternes dans une ambiance déprimante. Ce qui est osé dans une oeuvre consacrée à ce cher Mickey Mouse connu pour sa carrière habituellement emplie de joie.

En dehors de l'aspect visuel, l'animation et les personnages, Mickey et le Haricot Magique est emplie de jolies musiques agréables à l'oreille, composées par Charles Wolcott, que l'on a envie de réécouter plusieurs fois

https://www.youtube.com/watch?v=b9odKECcLk4

Néanmoins, si les musiques sont jolies, les chansons, elles, sont assez fades et oubliables étant peu entraînantes et assez mollassonnes.

La seule qui se démarque un peu, c'est celle de Willie le Géant: chanson de méchant qui mériterait davantage de reconnaissance tellement elle est sympathique et peut donner envie de danser. Néanmoins, sa trop courte durée fait qu'on n'a pas le temps de l'apprécier réellement.

https://www.youtube.com/watch?v=48HOVeu2RLA

Puisqu'on parle du méchant. Willie est vraiment un méchant réussit (le personnage devint même si populaire qu'il fut réutilisé en tant que Fantôme des Noëls Présents dans le moyen-métrage Le Noël de Mickey [ce qui est absurde vu que le Fantôme des Noëls Présent est gentil alors que Willie est méchant]). En effet, cet antagoniste est un mélange intéressant de méchant stupide faisant rire et méchant menaçant de par son immense taille faisant qu'on a l'air d'un moustique à côté de cette masse écrasante. De plus, bien que cela soit, malheureusement, mal exploité, il a des pouvoirs magiques lui donnant un côté sorcier.

Après tous ces éloges, vous devez sûrement vous demander pourquoi ma note ne va pas au-delà de ce qu'elle est. Et bien, tout simplement parce que Mickey et le Haricot Magique a des défauts bien trop visibles en dehors des chansons fades et des pouvoirs magiques de Willie mal exploités évoqués plus haut.

En effet, bien qu'ils soient toujours aussi plaisants, Donald et Dingo sont très effacés et pas très actifs contrairement aux autres court-métrages/moyen-métrages/films où ils se montraient utiles pour aider Mickey dans certaines situations périlleuses. Le seul moment où ils sont TRÈS brièvement actifs est durant le climax, bien mené d'ailleurs, où ils aident un peu Mickey face à un Willie très en colère.

Durant le reste du moyen-métrage, seul Mickey est pleinement actif et permets au récit d'avancer du début à la fin.

De plus, certains personnages utiles du conte original ont été évincés de l'histoire. Exit la femme du géant et la poule aux oeufs d'or. Vous n'avez droit qu'à la harpe d'or magique qui, dans cette version, a été enlevée par le géant. De plus, non seulement parle, mais chante; alors que dans le conte de base, si elle parle, elle ne fait qu'entendre le son de ses cordes.

Ainsi, on a l'impression d'entendre une Sous-Princesse-Disney réduite au rôle de demoiselle en détresse devant être sauvée par des valeureux héros mais également au rang, non pas de femme-objet, mais d'objet tout court de manière insultante. Heureusement, ceci est rattrapé par le fait que le personnage est assez sympathique et peut se montrer utile quand l'intrigue le demande.

Pour en revenir aux défauts, ajoutons à ces derniers des séquences de remplissage dispensables retardant inutilement l'intrigue et vous obtenez une oeuvre au potentiel gâché dont l'intrigue est bien pensée dans la théorie mais pas toujours à la hauteur de ses ambitions dans la pratique.

Cependant, Mickey et le Haricot Magique reste une oeuvre sympathique faisant passer un agréable moment pas prise-de-tête et détendant.

Hélas, en dehors des qualités de l'oeuvre et de son contexte de vente/création, une situation triste à son sujet continue encore et toujours à l'heure actuelle. Malheureusement, aujourd'hui, Mickey et le Haricot Magique n'est plus détaché de Coquin de Printemps. En effet, sans raison apparente, le moyen-métrage n'est plus vendu de manière individuelle mais a été ré-englobé dans le package-movie (qui rappelons-le a une narration trop peu fluide) alors que les gens ne s'intéressent pas au personnage de Bongo, Roi du cirque et n'attendent que de (re)voir uniquement Mickey et le Haricot Magique bien plus plaisant que le reste de Coquin de Printemps.

Heureusement, l'oeuvre peut être trouvée individuellement en streaming quand on la recherche avec la plus grande attention.

Faites des efforts et (re)regardez ce moyen-métrage pour vous relaxer quand vous en avez besoin.

BlackBoomerang
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le 6 déc. 2022

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