On sent que le domaine de l’animation semble subir une panne d’inspiration comme à peu près le tout Hollywood. En résumé, que les progrès en termes d’images de synthèse ont atteint un sommet difficile à dépasser et que les idées pour des histoires familiales (qui plaisent donc autant aux enfants qu’à leurs parents) sont en panne sèche. Il est loin le temps où Pixar nous mettait une claque quasiment à chacune de ses productions en nous submergeant d’émotion tout en nous en mettant plein les mirettes par la majestuosité de son animation pendant que Dreamworks rivalisait avec un humour frénétique plein de second degré et d’inventivité. Et qu’à côté, Bluesky (« L’Âge de glace ») et Illumination (« Moi, moche et méchant ») se positionnaient comme des challengers à suivre. C’est comme si ce domaine avait atteint un palier, une limite, que seuls les animes japonais ou une anomalie tels que les Spider-Man de Sony venaient parfois dépasser. Et la période Covid n’a rien arranger, freinant l’audace des studios depuis que les enfants consomment davantage chez eux. Alors peut-être que nos attentes dans ce domaine se sont amoindries, mais ce « Migration » se présente comme une bonne surprise et un spectacle plus que convenable. Surtout lorsqu’on voit la décrépitude qualitative de chez Disney et la catastrophe « Wish » à laquelle on préfère largement cet opus.
L’histoire présentée ici est simple et nous ramène peut-être aux fondamentaux de l’animation tels qu’on pouvait les voir il y a plus de vingt ans avec des œuvres, excellentes pour l’époque, telle que « 1001 pattes ». Ici on a droit à une famille de canards qui n’a jamais bougé de son étang en pleine nature et qui va se décider à prendre son envol pour migrer et vivre des aventures extraordinaires; malgré la réticence du papa canard peu téméraire. L’animation est remarquable sans être inoubliable et répond à tous les standards actuels du genre. En gros : elle est au top! Mais, comme on le laissait penser plus haut, difficile d’en mettre plein la vue désormais dans le simple domaine des images de synthèse par ordinateur, classiques et telles qu’on les connait depuis « Toy Story ». Le récit est très linéaire mais a le mérite d’être resserré et de ne souffrir d’aucune longueur, ce qui n’est pas chose aisée dans ce type de films du point de vue des adultes. Enfin, c’est bourré de péripéties amusantes, de seconds couteaux qui font vraiment rire et de gags bien trouvés. Il y a quelques petites notions sur la famille, la consommation de viande et la nécessité de s’ouvrir au monde qui sont, en outre, présentées sans trop de lourdeur. Alors on peut aisément assurer que « Migration » est dans le haut du panier actuel des films d’animation et qu’il faut passer un bon moment en famille.
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