La tiédeur générale de Batteries Not Included résulte de l’addition de différents clichés ici réchauffés par un réalisateur ne disposant ni du génie visuel de Steven Spielberg, ici producteur, ni du savoir-faire de Ron Howard. Le long métrage se situe entre E.T. (1982) et Cocoon (1985), le premier pour l’irruption d’une créature surnaturelle dans un cadre urbain standardisé (la banlieue pavillonnaire devient un immeuble menacé de destruction), le second pour le choix de protagonistes principaux septuagénaires soucieux de recouvrer leur jeunesse perdue et de maintenir le monde dans lequel ils vécurent et qui s’apprête à disparaître. Notons également l’influence d’une autre production Amblin, The Money Pit (Richard Benjamin, 1986), qui représentait de façon comique l’anéantissement progressive d’un manoir acheté par un Tom Hanks naïf et sa compagne. L’agrégation de ces trois films engendre une œuvre hybride, boiteuse, née du recyclage artistique et industriel du studio Amblin, à laquelle pourtant les acteurs confèrent une certaine sensibilité, à laquelle le compositeur James Horner insuffle une poésie elle aussi recyclée – l’un des thèmes sera réutilisé l’année suivante pour The Land before Time (Don Bluth) – mais efficace.

La réflexion menée autour de la machine qui d’abord effraie celles et ceux qui n’y sont pas habitués (personnages âgés et marginaux : femme enceinte seule, peintre…) est d’ailleurs la signature de l’un des scénaristes, Brad Bird, futur réalisateur de The Iron Giant (1999) et de Tomorrowland (2015). Le misérabilisme exagéré par la première partie appelle l’intervention magique, faisant résolument du récit un conte pour petits et grands, une invitations à réparer ce qui est cassé, à rétablir le lien social, à rebâtir un microcosme dans lequel vivre dignement. La clausule semble alors constituer le point de départ de Up ! (Pete Docter et Bob Peterson, 2009), avec un même plan sur le vieil immeuble pris en étau entre des buildings et sur le vieil homme qui y vit encore.

Créée

le 10 avr. 2023

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