On gagne toujours à essayer de faire un pas de côté, c’est du moins ce que je me suis dit apres avoir vu Miséricorde. En effet, ce film qui se déroule pourtant dans le genre de village qu’on connaît tous par cœur est tout à fait rafraîchissant, dans les liens qu’il établit entre ses personnages et surtout l’evolution de leurs relations (amicales puis violentes, maternelles puis malsaines, distantes puis vitales...). C’est vraiment plaisant de voir évoluer ces personnages tous louches reliés les uns aux autres d’une ambiguïté sexuelle permanente absolument géniale (et unis par les liens du pastis !).
Ici on ne juge pas les comportements douteux voire franchement toxiques : ce pas de côté en dehors de la morale permet un décalage tout d’abord humoristique mais aussi plus profond car on ne se focalise pas sur l’aspect immoral du mensonge ou de la transgression des tabous mais sur les liens que ces éléments vont créer et comment ils vont redéfinir les relations des personnages (de même on ne juge pas le meurtre mais on montre ses implications, entre autres sur la question du sentiment de culpabilité).
Points négatifs ? Il est un peu compliqué de rentrer dans le film à cause d’un jeu d’acteur non conventionnel (pas très naturel mais qui colle vite avec le ton du film) et j’ai l’impression que les sentiments de l’abbé sortent un peu de nulle part meme si la scène de confession qui les dévoilent est géniale. À part ça c’est vraiment très très bon !