A force de nous montrer la face "cachée" du rêve américain, son cinéma indépendant commence à nous laisser croire qu'il n'est pas d'autre sujet à traiter. On en est donc réduit à traquer l'originalité dans ces films qui se ressemblent tous un peu et Mobile Homes n'y parvient qu'en partie. Le début du film, mouvementé, est souvent agaçant d'autant que Vladimir de Fontenay se permet quelques afféteries esthétiques et que certains rebondissements peinent à rester crédibles. C'est quand ce faux road-movie calme sa course que l'on commence à l'apprécier avec la petite communauté qui vit tranquillement au sein de Mobile Homes ... immobiles. La question centrale est celle de la maison et du foyer (House/Home), choix entre lesquels l'héroïne du film et son jeune fils balancent. Force est de constater que le scénario manque d'épaisseur et plus encore pour la caractérisation des personnages, très schématiques. Autant qu'un énième film sur les exclus de la société, Mobile Homes se concentre également, mais partiellement, sur le rapport mère/fils quand l'essentiel ne peut être assuré par la première. De resto-baskets (grivèlerie en d'autres termes) en combines un peu louches, cette existence ne peut durer indéfiniment. On n'a pas besoin d'en être convaincu mais le film ne donne guère de raison d'approfondir davantage le sujet. Malgré le talent incontestable de son actrice Imogen Poots, Mobile Homes ne suscite qu'une sympathie polie.