En 2011, alors que le printemps arabe avec son cortège de manifestations atteint la Syrie, Gaya Jiji commence à écrire dans son appartement de la banlieue de Damas ce qui deviendra son premier long-métrage : Mon tissu préféré. Et le film a bien cet aspect d'oeuvre en chambre, riche en sensualité étouffée et fantasmée, et terriblement cérébrale. L'intrigue se concentre sur Nahla qui vit dans une véritable gynécée entre sa mère et ses deux soeurs, sans oublier la nouvelle voisine qui travaille avec des filles "à domicile." Principalement confinée dans ces deux appartements, l'action est particulièrement statique sans être pour autant magnifiée par une mise en scène bien sage. L'extérieur existe par les images des affrontements diffusées à la télévision et les discours de Bachar el-Assad mais Gaya Jiji ne ne parvient pas à retranscrire l'état de tension croissant. Par ailleurs, le projecteur se focalise trop sur Nahla en omettant de nous faire partager les états d'âme des autres occupantes de l'appartement. Mon tissu préféré fait partie de ces films dont on perçoit les intentions mais dont la concrétisation n'est pas tout à fait à la hauteur.

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le 8 juil. 2018

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