À l'image des 2 guerriers titulaires du film, piégés sur un refuge rocailleux au milieu d'un désert mortel, Monster Hunter ressort de la filmographie calamiteuse de ce bon vieux Paul W.S. Anderson. J'ai encore moi-même de la peine y croire, mais ce film est vraiment pas mal. Pire encore : il est même bien. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Pendant des années je repoussais sans cesse le visionnage de cette adaptation de jeu vidéo craignant de voir déferler sous mes yeux une avalanche de saloperies ruinant un sublime univers vidéoludique. Que nenni : après un Resident Evil : Retribution au ralenti et un Resident Evil : Le Chapitre final épileptique, Anderson diminue ses effets et livre un film plutôt agréable à regarder. Le montage reste certes parfois trop énervé, mais là au moins on comprend au minimum ce qu'il se passe devant nos yeux ébahis. Quant aux malaimés ralentis, Paul les utilise à bon escient, livrant à l'occasion certains des plus beaux plans de sa carrière. En fait, le long-métrage en général est visuellement assez plaisant. Les décors, souvent naturels, sont de toute beauté et font plaisir à voir dans une industrie gangrénés par les CGI outranciers. Même la photographie se révèle par moment assez inspirée. Certes, Anderson ne réinvente rien du tout ici, mais bordel qu'est-ce que ça fait du bien de le voir faire un film visuellement potable sans qu'on doive se fendre la poire à chaque scène.

Évidemment, Paul reste Paul, et il emmène ses sales habitudes avec lui sur le tournage. Avoir les clés du somptueux univers Monster Hunter pour finalement y greffer une histoire toute pourrave avec des soldats américains téléportés dans un monde parallèle, c'est tellement une idée naze que seul Anderson pouvait l'avoir. Vient se rajouter au problème Mila Jovovich qui campe À NOUVEAU une Marie Sue à qui tout réussi et qui sauve le monde alors que c'est elle qui est en terre inconnue. Une terre regorgeant d'ailleurs de créatures visuellement impeccables, toutes droit sorties des jeux pour venir semer la pagaille. On se rapproche parfois un peu trop d'une cinématique Playstation de haut vol, mais ça reste vachement divertissant à voir. Et au moins, les visuels du film sont tellement bien travaillés qu'on finit par oublier les militaires qui finissent rapidement par être bouffés, ne laissant que cette pathétique Mila à endurer.

Malgré son pitch merdique et sa fin ouverte, Monster Hunter est sans contexte l'un des meilleurs films de son réalisateur, ce qui fait franchement plaisir à voir. Même si, à choisir, je revisionnerais plus aisément un bon vieux Resident Evil qui aura non seulement le mérite de complétement se lâcher mais aussi de me faire rire comme une baleine. Parce que oui : il y a 2 types de W.S. Anderson. Il y a celui qui fait des nanars, et celui qui fait des films potables. Et je préfère le premier.

MonsieurNuss
7
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le 3 oct. 2025

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MonsieurNuss

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