🔴 Me retrouver sur https://www.youtube.com/channel/UCwnp9KZCW3j6S_JEko5hxSg
Sous le soleil trompeur de Martha’s Vineyard, Monster Summer voudrait retrouver la magie de ces étés d’enfance où tout semblait possible — même les monstres.
Mais ici, rien ne brûle vraiment. David Henrie filme l’étrange comme on filme un souvenir publicitaire : poli, sage, trop éclairé.
Mason Thames, dans le rôle de Noah, erre entre deux registres — peur et nostalgie — sans jamais en habiter aucun. Son visage reflète plus d’hésitation que de mystère. Mel Gibson, détective fatigué au regard de pierre, semble venu d’un autre film. Sa présence, fantomatique, n’apporte ni tension ni chaleur : seulement l’écho d’un passé cinématographique usé.
La photographie, saturée de lumière dorée, confond éclat et émotion. Les couchers de soleil paraissent calculés, les brumes trop propres pour être inquiétantes. On sent que tout est voulu — chaque reflet, chaque ombre, chaque goutte d’eau sur les vitres — et cette maîtrise étouffe le trouble.
La mise en scène cherche le frisson, mais n’ose jamais le vertige.
Le montage, nerveux sans raison, coupe avant que le mystère n’existe.
Et le son, censé porter la peur — vagues, vent, bruissements dans les bois — reste une nappe de fond, sans respiration ni silence véritable.
L’horreur, ici, se réduit à une promesse.
On pense à Super 8, à Stranger Things, à Les Goonies — mais en moins incarné, sans la ferveur ni la maladresse qui rendent ces mondes crédibles. Monster Summer veut rendre hommage au cinéma d’aventure et d’épouvante des années 80 ; il n’en retient que la surface : les vélos, les lampes torches, les yeux écarquillés.
Il y a pourtant, parfois, un frisson : une bribe d’émotion dans le regard de Lorraine Bracco, une note juste dans la voix d’Abby James Witherspoon, un souffle dans la nuit. Mais ces instants passent, aussitôt étouffés par la mécanique du scénario.
La sorcière, pourtant au centre du récit, reste sans présence, sans mystère — comme si le film craignait ce qu’il raconte.
On voulait la peur, on trouve la formule.
On espérait l’enfance, on récolte le simulacre.
Monster Summer ressemble à un conte qui aurait oublié son feu de camp.
Tout y est — les braises, la nuit, les visages — mais la flamme, elle, ne vient jamais.
Un film lisse, propre, sans danger.
Et, pour un conte d’été, c’est peut-être la pire des malédictions.
Ma note : 6 / 20
https://www.youtube.com/playlist?list=PL20YyCbDV6ECMvmhSuCu8WtMbVtItUgMD