Vivre seul dans un monde hostile mais avec la voix de Kevin Spacey et une photo...

Sorti en DTV sans passer par la case cinoche, (exception faite d'une projection au forum des images à Paris) ce premier film d'un apprenti cinéaste n'est pas passé longtemps inaperçu.

Dans ce film de Science fiction minimaliste, le spectateur est trimbalé par un acteur, Sam Rockwell exceptionnel, sur la lune, dans un double rôle à la hauteur de son talent honteusement sous-estimé.
Dans ce futur indéterminé, la technologie a en effet permis de capturer l'énergie présente dans l'hélium 3 et préserver la planète de blackout énergétiques.

Dans cette station lunaire Sam Bell vit avec son robot et travaille à stocker et livrer ce gaz à ses congénères restés sur la planète bleue.
Le film s'ouvre sur un univers ennuyeux, la routine de la vie de cet homme coincé là, loin de sa famille.
Tout n'est que travaux fastidieux et répétitifs, activités moroses et sans joies. On prend le temps de s'installer et de présenter l'univers qui va être le nôtre durant les deux heures qui vont suivre.

Survient l'accident et l'apparition de cet autre lui. Là se pose la vraie thématique du film.
On entre dans un tout autre métrage.
Duncan Jones à qui on pourrait reprocher ses trop nombreuses références sait au contraire les faire siennes et les exploiter en leur donnant une nouvelle orientation.
Le rapport à l'Intelligence artificielle est peut faire penser à 2001. Les deux entités deviennent autonomes et se libèrent du joug de leur programmation.
Seulement l'utilisation faite de cette nouvelle liberté sera totalement différente entre HAL et GERTY.

Son traitement du clonage se rapproche de celui de Blade Runner avec un passionnant questionnement éthique sur le devenir de cette "humanité" surnaturelle.

La simplicité apparente de la mise en scène (pas de grands effets, des décors minimalistes) permet de mettre encore mieux l'accent sur le message du film qui laisse la part plus que belle à une émotion vibrante jusque dans ce final surprenant et magnifique qui fait de Moon une expérience unique malgré ses références.
L'humilité malgré l'ambition, c'est ce dosage réussi qui fait de ce premier long une véritable réussite.

Créée

le 10 févr. 2015

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Rawi

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