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Je vais commencer par parler des défauts du film, ces quelques petites bêtes qui éraflent ce qui aurait pu être une œuvre parfaite. Tout d'abord, les faux raccords, c'est désagréable et ça se voit. J'en ai remarqué au moins deux. Sans parler de ce plan où on voit une image de la Terre depuis la Lune alors que le héros est sensé être sur la face cachée de la Lune... Ensuite, l'intelligence artificielle extraordinaire du robot : elle est bien plus futuriste que l'univers dans lequel le film est ancré. Peut-on parler d'anachronisme pour de la SF ? En tout cas, les capacités de ce robot m'ont fortement perturbé et ont mis une distance entre moi et l'univers de ce film, ce qui est VRAIMENT dommage (puisque que ce n'était pas scénaristiquement indispensable même si j'admets que dans les faits la présence de ce robot tel quel est agréable).

SI ces deux défauts m'embêtent tant, c'est parce que le reste est vraiment admirable. Les images sont magnifiques, les scènes et actions lunaires sont crédibles, l'ambiance est réellement captivante, grâce en autre à la musique. Ce film prend son temps, il ne bâcle rien et je trouve la façon dont [SPOILER ALERT] le héros rencontre son clone extrêmement subtile et soignée. Au début, on se joue de nous, le faisant passer pour une potentielle hallucination mais ce qui est vraiment intéressant, c'est comment ils acceptent l'autre, malgré le fait qu'il leur vole leur identité au milieu de cette atmosphère hostile, pris au piège comme des rats de laboratoire. L'homme est traité comme un robot à cause du clonage et la façon dont seul le vrai robot est capable de les libérer de cette machinerie est délicieusement ironique... d'autant plus que c'est par une forme d'humanité que le robot prend cette décision. Sont-ce finalement les robots et le système (le fonctionnement capitaliste a quelque chose de robotique après tout) qui gouvernent ? Les hommes ne sont-ils plus que des esclaves dans ce monde du futur ?

Ce film présente une manière extrêmement intelligente de voir ce renversement entre le pouvoir de l'homme sur la machine vers le pouvoir de la machine sur l'homme. Une manière de voir comment le clonage est l'outil dont manque l'homme pour (finir de) s'asservir lui-même.
Denis_Brac
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le 16 déc. 2014

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